Zone aéroportuaire de Sénou-Bamako : Les opérations de démolition des occupations illicites ont débuté !

Zone aéroportuaire de Sénou-Bamako : Les opérations de démolition des occupations illicites ont débuté !

15 janvier 2021 0 Par Mali Scoop

A la faveur de la Transition, l’Etat malien est en passe de récupérer ses biens immobiliers illicitement occupés par certaines personnes. C’est dans ce cadre que se situe l’opération de démolition de la zone aéroportuaire illégalement occupées par des citoyens inconscients de la gravité de leurs actes. L’opération de démolition de ladite zone a débuté hier, sous la coupole du Ministère des Affaires Foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat. Cela, sous un impressionnant dispositif sécuritaire mixte et devant un parterre de journalistes. En fait, c’est un domaine de l’Etat affecté aux Aéroports du Mali et classé suivant le Décret n°99-252/P-RM du 15 septembre 1999 ayant été illicitement loti et occupé.

Hier jeudi 14 janvier 2021, sur instruction du Président de la Transition, à travers une lettre confidentielle instruisant aux Autorités compétentes de procéder à la libération de toutes les constructions illicites sur la zone aéroportuaire, les Départements ministériels des Affaires foncières, de l’Equipement, de la Sécurité et de la Justice ont lancé conjointement les opérations de démolition des réalisations illicites sur le terrain. Les travaux ont été lancés dès 07H05 MN. Ce fut à la surprise générale des occupants des lieux et leurs familles. Pour l’exécution des opérations, ce sont six (6) machines Caterpillar, trois contingents d’Agents de sécurité (Garde républicaine, Police et Gendarmerie nationale) qui ont été mobilisés et déployés sur le terrain pour permettre à l’Etat de récupérer ses Biens.
En effet, dans un Rapport de l’Inspection des Domaines et Affaires foncières, il a été établi que les occupations illicites épousent des proportions de plus en plus inquiétantes. Le phénomène, s’il n’est pas éradiqué à l’instant même, risque même de se solder par le retrait de l’Aéroport de Bamako de sa licence de l’Aviation civile internationale. Ce qui obligerait les voyageurs maliens de se rabattre sur les Aéroports des autres pays voisins pour effectuer leur trafic. « Ce retrait, s’il est intervenait priverait notre pays de vols internationaux et contraindrait pour ce faire nos voyageurs à utiliser les aéroports des pays voisins », lit-on dans une note technique distribuée à la presse par le Ministère des Affaires Foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Etendue sur une superficie de 7194 hectares, la zone aéroportuaire ainsi occupée illégalement et illicitement est un domaine public appartenant à l’Etat malien mais pillé, morcelé et revendu allégrement par les Autorités communales en complicité avec des Sous-préfets, Préfets et certains Gouverneurs du District de Bamako. Cela, en violation flagrante des dispositions règlementaires en vigueur sur le plan domanial. Ce sont les acquéreurs de ce domaine de l’Etat qui sont aujourd’hui dans les collimateurs de la justice pour qui la force doit rester à la loi. Tous sont des occupants illicites. Surtout est-il que les Services compétents du Département de l’Urbanisme avaient déjà fait des constats administratifs sur l’irrégularité des occupations en question et les dangers qu’elles provoquent pour l’Aéroport.
Ainsi, en guise de solutions définitives, le Gouvernorat du District de Bamako, après avoir pris conscience des risques et menaces qui pèsent sur la sureté de notre aéroport au plan sécuritaire, a ordonné, le 21 mars 2019, la démolition pure et simple des constructions illicites sur la zone aéroportuaire. C’est dans ce cadre que les Départements des transports et des domaines ont programmé ces opérations de démolition et de libération de la zone aéroportuaire illicitement occupée. Sur le programme établi, il a été envisagé de commencer par la zone plus proche de l’Aéroport. Cette partie couvre une superficie de 1660 hectares (sur un total de 7194 hectares).
Les opérations devraient être lancées depuis le 28 mai 2020. Mais, vu le climat social tendu à l’époque, le Gouvernement d’alors a opté pour un renvoi aux calendes grecques ces opérations. Ce qui provoquera l’intensification de l’occupation anarchique de la zone. Un tort subi par l’Etat que les Autorités de la Transition tiennent à réparer et pour de bon. Après plusieurs réunions, la Commission de supervision des opérations de la présente démolition a fixé la date butoir au 14 janvier 2021 pour nettoyer complètement le secteur appelé « zone prioritaire ». C’est l’entreprise Africa construction (ACC) qui a toujours la charge de l’exécution des opérations en cours. C’est moyennant d’un montant global de 320.888.628 FCFA.
Au passage, rappelons qu’au cours de la démolition intervenue dans la même zone aéroportuaire, les occupants d’alors ont tous été dédommagés. Mais, avec la complicité des Autorités municipales et du District, les mêmes occupants sont revenus avec d’autres usurpateurs.
Habib Diallo