UNTM et ses grèves à répétition : Pourquoi un tel acharnement de la centrale syndicale ?

UNTM et ses grèves à répétition : Pourquoi un tel acharnement de la centrale syndicale ?

26 décembre 2020 0 Par Mali Scoop

Téléguidés et télescopés à partir de l’Extérieur, les Responsables de la plus puissante Centrale syndicale nationale du Mali veulent profiter de la fragilité de l’Etat pour mettre tout le pays à terre. Certes, dans une moindre mesure, ils ont raison mais l’accès de tous est nuisible. L’intérêt de la Nation doit être au-dessus de l’intérêt personnel.

Le moment est très mal choisi pour se livrer à un tel bras de fer avec le Gouvernement déjà fragilisé par des milliers de problèmes et des multiples attentes. D’où, dans ces dernières semaines, un déséquilibre total au sommet de l’Etat dans la prise des décisions. D’ailleurs, leur première décision, celle d’accepter de mettre en application l’Article 39 des Enseignants a été fatale à l’avis de plus d’un observateur de la scène sociopolitique de ce pays. En fait, il s’agit là d’une réponse qui apporte plusieurs problèmes dans d’autres secteurs de la Fonction publique malienne. Des difficultés quasiment insolvables pour le moment. Or, ici, le temps est chronométré. A cause de la même décision, le Président de la Transition et son Premier Ministre sont pris à la gorge. Les grèves deviennent monnaie courante à l’échelle nationale et les solutions ne peuvent être trouvées nulle part. Une sagesse africaine disait qu’il faut remuer la langue mille fois dans la bouche avant de parler. Ce qui a fait défaut chez les premiers Responsables de la Transition qui ne savent où mettre pied face à des pareilles recommandations et exigences d’ordre catégoriel et général à la fois. Au départ, Bah N’Daw et son équipe se croyaient sur la bonne voie en acceptant de mettre en œuvre cet Article dans le seul but de sauver l’année scolaire pour permettre à l’organisation des examens de fin d’année et la poursuite des programmes des scolaires. Le temps les a montré que c’est la goutte d’eau qui débordera la vase.
« A l’impossible, nul n’est tenu », et« il n’est jamais trop tard pour bien faire », se dit-on souvent.
Le Gouvernement a deux choix : soit respecter les doléances de tous travailleurs ou annuler. Chacune a ses conséquences qui vont avec.
Le premier, le fait de respecter les doléances de tous travailleurs est très extrêmement couteux en termes de finances et d’acrobaties stratégiques. Il va permettre de calmer la grogner sociale. Même ce ne serait que pour un temps mais. En tout cas, le Gouvernement risque fort d’être en cours de moyens financiers pour honorer ses engagements d’ici la fin de la transition ; mais, il y aura au moins la tranquillité afin de pouvoir continuer tranquillement son travail. Aussi, vouloir l’offrir à tout prix, cela créera par la même occasion d’énormes difficultés à leurs successeurs ; car, ceux-ci seront dans l’obligation de respecter et honorer cet engagement couteux de l’Etat à tous prix. Et, en plus, pour ce même successeur, il sera impossible de reculer ni apporter des touches aux grilles ou de diminuer les conditions de vie et de travail des travailleurs du Mali. De ce fait, sur ce premier point, le risque est trop grand et le danger peut-être imminent pour le Gouvernement de Transition, mais aussi pour les futurs Gouvernants de ce pays. A cet effet, il est probablement à écarter pour éviter le péril en la demeure.
Il faut maintenant voir la seconde option qui a d’autres conséquences plus drastiques encore sur l’avenir de la Nation ; car, c’est celui des enfants qui sont en jeu. Le choix est difficile mais nécessaire voire indispensable. Le Président de la Transition a les pieds aux murs et ne sait plus quelle est la bonne position surtout qu’il sait rendu compte de la grosse erreur qu’il a commise. Et ne sait plus que faire pour rectifier son premier. Il sait également que seules les deux options existent et le fait de jurer sur tous ce qui lui est cher peut compliquer davantage la situation pour lui.

Faire échouer la transition et mettre le pays a terre

Selon une source bien informée, la grève de l’UNTM est en réalité l’expression de la manipulation à partir de l’extérieur pour déstabiliser le pays et pousser les Dirigeants à demander de l’aide extérieure, en particulier à la France dont ses militaires n’ont plus droits d’intervenir seuls. La décision d’interdire toute intervention des militaires français sans l’aval du Gouvernement malien est une décision lourde de conséquences. Surtout à un moment où le pays est presqu’au bout de force.
Dans tous les pays du monde, la grève des syndicats est un droit constitutionnel. Ainsi, dans le cas actuel du Mali, cette grève de l’UNTM est purement et simplement d’ordre politique ; car, ne sied ni au temps, ni au contexte. Le moment où le pays est face à une triple crise au plan sécuritaire, sanitaire et sociopolitique de plus en plus grandissante, la puissante Centrale syndicale nationale demande l’harmonisation des indices de salaire dans la Fonction publique, des primes et indemnités ou encore le règlement de la situation des travailleurs compressés (des salariés d’entreprises d’État nationalisé) et l’emploi massif des jeunes. Un confrère étranger n’a pas manqué de se poser des questions pertinentes pour voir claire la réalité en face. Pour lui, quand les Médecins faisaient des grèves causant des morts dans nos hôpitaux ou était l’UNTM? Quand les Magistrats, les Préfets, les DFM… étaient en grève, ou était l’UNTM ? Ou bien ceux-ci ne sont pas des travailleurs de l’Etat ou de la Nation ? Quand on a voulu changé la Constitution pour l’adapter à l’Accord issu du processus d’Alger, où était encore l’UNTM ?
En plus d’être instrumentalisée à l’Intérieur du pays et manipulée depuis l’Extérieur, cette Centrale syndicale du Mali se bat pour la préservation des intérêts personnels de Katilé et ses camarades. Le robinet devant lequel il puisait chaque fin de mois des centaines des millions est fermé depuis le départ de l’ancien Président IBK. L’actuel Président a juste besoin de l’appeler et lui satisfaire ses conditions antérieures pour qu’il demande aux travailleurs de reprendre demain matin le boulot au risque de perdre leur poste. « Au Mali, les gens se connaissent et aucun Dirigeant ne défend les intérêts des autres ou de sa corporation. Seuls les intérêts personnels priment », disait un autre Observateur averti de la scène sociopolitique nationale. Les Syndicalistes doivent mettre de l’eau dans leur vin et permettre au pays de continuer comme cela se doit et que le Mali soit au concert des Nations stables au plan socio-économique.
B.M