Transition politique au Mali : Les ‘’errements’’de Choguel Kokalla Maiga !

On ignore bien ce qui se passe avec lui. Mais le tout puissant Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maiga, donne l’impression aujourd’hui d’être le centre de la terre. Et pour cause.

En effet, de sa prise de fonction à nos jours, il ne se passe de jour sans qu’il ne s’attaque ouvertement à x où à y. Si ce n’est pas pour répondre ou ‘’clasher’’ les politiques, c’est souvent pour des prises de position assez dures à l’encontre des partenaires du Mali (africains et européens confondus). Et comme si cela ne suffisait pas, l’homme est devenu encore plus impulsif depuis la forte mobilisation populaire du 14 janvier dernier pour dénoncer les sanctions économiques et financières prises par la CEDEAO contre notre pays. Il n’en fallait pas plus pour en rajouter à la rage de celui-là qui pense avoir le soutien de la population et par conséquent se croit donc tout permis.
Des pics aux hommes politiques aux déclarations incendiaires, Choguel n’épargne personne. Il parle de tout et de rien au nom comme il le dit souvent du président de la transition, souvent à son nom et pour la plupart du temps au nom du peuple. Des sorties qui, malheureusement, s’apparentent plutôt à des règlements de compte  relayés en boucle sur les réseaux sociaux (son champ de communication favori). Il s’est même mué en porte-parole du Gouvernement, le porte-parole désigné, le ministre, Colonel Abdoulaye Maiga se contentant de lire les communiqués devant la télévision nationale. Bref, c’est Choguel aujourd’hui le véritable patron, le Premier ministre ‘’XXL’’, peut-on le surnommé d’ailleurs. Il a certainement oublié que d’autres sont passés avant lui, le Premier ministre de pleins pouvoirs en 2013, Cheick Modibo Diarra. La suite de l’histoire on la connaît.

Pour revenir au Premier ministre ‘’XXL’’ (Choguel), il a récemment indiqué dans une de ses dernières sorties (le 25 janvier 2022 précisément) qu’il détenait des informations au sujet des personnes à qui étaient reversées de l’argent provenant d’un compte de l’Etat du Mali. Choguel, sans préciser exactement de quoi il s’agit, dit avoir le nom de ces derniers et que l’opinion en sera informée au moment opportun. Voilà encore un Choguel qui sort carrément de son rôle. Il s’érige ici encore en enquêteur de la justice pour une affaire (si c’en est une vraiment) qui devrait rester dans le secret de la justice. Mais, hélas ! L’on comprend aisément que l’homme, continue- depuis son intervention applaudie devant la tribune des Nations unies-dans sa logique de séduction, pour ne pas dire propagande. N’ayons pas peur des mots. Et ce n’est pas tout. Toujours au cours de cette sortie, le Premier ministre XXL est allé plus loin en dénonçant publiquement et ouvertement la présence sur le sol malien de forces spéciales danoises débarquées pour appuyer TAKUBA, cette force pilotée par la France et composée de forces spéciales de pays européens. Certes, le Mali est dans son droit de dénoncer la manière dont cela a été faite, voire de les chasser. Mais, avait-on réellement besoin de procéder ainsi ? Nous pensons que non ! Non seulement, il n’est pas dans son rôle ici également. Mais aussi, nous estimons que cette situation aurait pu être gérée de façon diplomatique à travers le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Mais bon ! On continue de séduire Assimi Goïta en tirant sur tout ce qui bouge. Tout ça pour se faire une notoriété qu’on n’a pas eue en 30 ans, sinon plus, de carrière politique.
En tout cas, il est temps que Choguel comprenne que le Mali n’a pas intérêt à se mettre à dos le monde entier. M. le Premier ministre, il y a une vie après la transition. L’avenir du Mali ne se résume pas à la seule transition. Et ça, il faut le comprendre. L’humanité repose sur les rapports inter-Etats. Surtout pour un pays pauvre comme le Mali et dont le budget annuel est complété depuis des décennies par les partenaires européens, donc d’autres pays. Lesquels participent énormément à l’aide au développement à travers différents projets au Mali. Tout ça parce que l’Etat du Mali n’a pas été capable depuis son indépendance jusqu’à nos jours de nourrir convenablement sa population, de la soigner, de l’assurer une Education digne de ce nom. Avec tout ça, vous parlez de souveraineté. ‘‘Personne ne viendra au Mali par procuration. Nous ne l’accepterons pas’’. Voici en substance les propos de Choguel dans sa dernière diatribe contre les forces étrangères présentes au Mali. Et pourtant, on ne refuse pas l’aide financière de ces mêmes partenaires. Quelle inconséquence ! Heureusement que le ridicule ne tue pas au Mali…sinon !
A.N’Djim