Transition au Mali : Quand le CNT cherche à écraser les partis politiques !
3 mars 2021Les militaires veulent balayer devant la cour de leurs amis d’hier tout en les réduisant dans un grand silence et les contraindre à les rejoindre.
Apres avoir fait souffrir IBK qui a finalement monnayer sa chaise contre la liberté définitive et celle de sa famille. Dans cette quête de liberté et de paix définitive jusqu’à la fin de ses jours, le camp déchu cherche à faire payer à ses ennemis. Les hommes politiques qui étaient sur le boulevard de l’indépendance ne s’en doutaient guère de ce qui est arrivé, coup d’Etat suivi d’une transition. Chaque jour qui passe est un pas décisif. Le PM, Moctar Ouane est la pièce maitresse à travers laquelle toute la toile se tisse pour rendre compte aux militaires. Il y a deux semaines, une rencontre était initiée entre lui et les hommes politiques de tous bords afin de les sonder et faire croire que la rencontre avait pour objectif de créer un cadre propice de dialogue inclusif et participatif. La rencontre était une lueur d’espoir pour la quasi-totalité des maliens. Mais une semaine plus tard, les mêmes hommes politiques se sont rendu compte qu’ils étaient manipulés par le gouvernement de la transition et que ceux qui sont à l’hémicycle servent de pions perturbateurs et déstabilisateurs.
Ce début de semaine peut être considère comme un autre pas dans la tentative de destruction de l’enterrement de la démocratie durement acquise, car des membres du Comité nationale de la transition(CNT), ont demandé aux hommes en uniformes d’enterrer cette démocratie qui a été selon eux incapable de donner des résultats escomptés et satisfaire aux besoins prioritaires des populations désœuvrées et fatiguées par les mille problèmes. Ce qui donne l’occasion aux militaires de régler officiellement et légalement le compte de certains hommes politiques dont ils veulent mettre fin à leur carrière politique. « Les hommes politiques, après trois décennies, au pouvoir ont certes montré leur limite et leur incapacité à trouver des vraies solutions, mais la démocratie demeure et doit être une affaire de peuple et non d’hommes politiques. » affirme un autre homme bien informé du plan que les militaires veulent mettre en place afin de les détruire entièrement.
Selon nos informations, les militaires seraient dans une logique de vengeance de l’ancien régime. En effet, selon certaines sources, il y aurait un ‘’deal’’ entre l’ancien président et les putschistes. Dans ce deal, il est demandé à la junte de laisser libre le président déchu, mais aussi et surtout de régler le compte des hommes politiques qui lui avaient pourri la vie durant ses sept années à la tête de la magistrature suprême. Le plus crédible et redoutable n’est plus de ce monde donc les autres peuvent être malicieusement détruits sans grand bruit. Il faut seulement trouver la bonne manière. Ce qui est désormais fait avec la volonté des membres du CNT. Ainsi le lundi 22 février 2021, au CICB, lors des questions réponses au PM, suite à la présentation de son plan d’action du gouvernement de transition. L’honorable Kassim Keita, membre du CNT propose à ses collègues et au PM « d’écraser les partis politiques pour en faire trois blocs de partis. Du coup, ce fut la panique générale et la peur a commencé à monter au ventre des centaines de formations politiques qui voient leur entreprise menacée de liquidation. « Tant pis pour ceux qui n’ont pas les mains dans l’assiette » peut-on imaginer dans l’esprit des actuels locataires de l’hémicycle. Une hypothèse qui aux yeux de certain n’est pas une idée à exclure, car pour eux, les soit- disant partis politiques ne jouent plus leurs rôles…ils sont là uniquement pour des fins personnelles. « Lorsque je vois l’opposition et la majorité faire alliance pendant les législatives ou les communales, j’ai perdu tout espoir pour la démocratie dans ce pays. Les fonds alloués à l’opposition peuvent servir à d’autres utilités », affirme un citoyen qui a du mal à comprendre le jeu des partis politiques de l’opposition et de la majorité pendant les élections. D’autres vont jusqu’à se réjouir d’une telle affirmation et font des comparaisons aux autres pays du monde. « Il y a trop de partis « commerciaux », qui se disent partis politiques. Le Bénin est en train de réduire le nombre de partis politiques afin de renforcer et consolider la démocratie. Il y a peu de partis politiques en compétition aux États-Unis, en France ou en Grande-Bretagne, berceau de la démocratie pluraliste. Un parti qui n’arrive pas à avoir d’élus locaux, d’élus nationaux, ou qui ne participe pas aux élections municipales, législatives ou présidentielles, pendant un certain nombre d’années (à définir par la loi) doit disparaitre. »
Mauvaise compréhension, mauvaise lecture
Un membre du CNT propose « d’écraser les partis politiques pour créer trois blocs politiques ». Pour ce dernier, tout parti politique n’ayant pas 15 conseillers après les communales doit nécessairement disparaitre. Seulement le vrai problème est loin d’être à ce niveau. C’est une manière de mettre sur la touche certains partis politiques à tout prix de façon cohérente. En revanche d’autres affirment que les autorités de la transition devraient prioriser l’organisation des élections et la sécurisation complète du territoire.
Pour un malien lambda, le M5-RFP, branche politique et branche des OSC est en train de revenir avec force avec une composition d’alliances objectives et de contre-nature. De ce fait, le Premier ministre qui est le seul dans leur Sainte-Trinité ou Triumvirat au sommet de l’État, qui comprend les enjeux, doit tirer toutes les leçons, pour faire bouger les lignes. Pour lui, on ne saurait réussir une transition apaisée, conduire certaines réformes phares et organiser des élections sans une forte implication des acteurs clés (Partis politiques et OSC).
En plus, le risque en est que tous les oubliés, les abandonnés, les frustrés de la République, les nostalgiques du régime déchu, les supporters de Rasta Bath et les déguerpis de la zone aéroportuaire, viendraient se greffer éventuellement au M5-RFP. Enfin, les réformes, les élections, c’est une affaire des Partis politiques et des OSC. On ne peut les exclure de ce débat public et politique, et pouvoir compter sur leurs contributions ou éviter que le processus soit pris en otage par eux.
B.M