Transition au Mali : La CEDEAO décidée à balayer la junte du pouvoir !

Transition au Mali : La CEDEAO décidée à balayer la junte du pouvoir !

6 octobre 2020 0 Par Mali Scoop

Suite à la mise en place récente des organes de la transition par le CNSP, l’on croyait avoir vu le bout du tunnel dans la crise sociopolitique qui secoue le Mali depuis plusieurs mois. Vu les dernières injonctions de la CEDEAO, lesquelles visent manifestement à enterrer le CNSP et balayer la junte du pouvoir, l’on est en droit de dire que les choses difficiles ne sembleraient que commencer pour le Mali, notamment, quand on constate que les militaires ne soient franchement pas prêts à s’éloigner de l’arène politique.
Au regard des conditions politiques posées par la CEDEAO avant la levée de toute sanction économique sur le Mali, tout porte à croire que les choses soient désormais moins à l’avantage des militaires au pouvoir. La nomination d’un Président, un Vice-président et un Premier ministre de la transition par le CNSP, n’aura donc point suffi pour que celui-ci en finisse avec les exigences de plus en plus étouffantes de la CEDEAO, non seulement, contre le CNSP, mais aussi, contre la junte qu’elle voudrait écarter du pouvoir ou réduire à sa plus simple expression.
Cela n’étant visiblement pas du goût des militaires, a automatiquement été à l’origine du blocage du processus de transition, notamment, la formation du Gouvernement. En guise d’explication, l’institution sous-régionale exige plus de « transparence » dans la lisibilité de la charte de la transition rédigée par la junte, et laquelle stipule que le Vice-président pourrait se substituer au Président de la transition en cas d’empêchement.
Pour la CEDEAO qui s’oppose mordicus à une éventuelle gestion de la transition par un chef militaire, cela ne saurait être concevable. Par conséquent, la CEDEAO demande avec insistance des précisions autour de la fonction du Vice-président de la transition qu’elle trouve encore brumeuse et exige, sans délai, la dissolution pure et simple du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Il reste pourtant clair que de telles injonctions édictées par la CEDEAO soient de nature à réduire l’influence des militaires sur la gestion de la transition. Alors qu’il n’est plus un secret pour personne que la junte ait, jusqu’ici, tout mis en œuvre pour garder la main sur le processus politique en cours.
La mise en place non-concertée, des organes de la transition avec le M5-RFP, principal mouvement sociopolitique actuel, en dit déjà long sur les intentions de la junte à se maintenir à la tête pays. Mais la CEDEAO catégorise son refus face à ce projet inavoué d’un CNSP qu’elle voudrait désormais faire disparaître, à jamais, de la scène politique malienne.
Moulaye DIOP