Transition au Mali : Il y a péril en la demeure

Transition au Mali : Il y a péril en la demeure

3 décembre 2020 0 Par Mali Scoop

Les premiers Responsables pris aux pièges des Syndicalistes. La Transition est-elle un moment de revendications pour un Etat à genoux? Sommes-nous conscients du danger qui nous guette? S’interroge anxieusement un Analyste de la situation sociopolitique au Mali. « Il y a péril en la demeure », peut-on dire.

Avec la désignation du Président de la Transition et de son Premier Ministre, la machine de l’Etat s’était mise en marche et à tourner dans le bon sens. Ce qui avait suscité une lueur d’espoir au sein du Bas Peuple en particulier qui est désœuvré et fatigué par les vaines promesses des Hommes politiques. Mais, à force de vouloir décanter un problème vieux, mille autres risquent de refaire surface de façon immense. C’est tout le bateau de la transition qui risque de couler et le Mali avec lui. En tout cas, à l’allure où vont actuellement des choses et avec les multiples grèves qui s’annoncent et se manifestent, le Gouvernement de la Transition est totalement pris dans un étau qui se resserre chaque jour davantage ou de plus en plus. Les secteurs vitaux, après l’Education, décident d’arrêter tout travail. Les Administrateurs, qui avaient donné le ton, sont déjà en grève illimitée et ne comptent point céder d’un millimètre. Face à cette situation qui peut être fatale pour l’ensemble, l’UNTM, la plus grande centrale syndicale du pays est en train d’emboiter le pas. Déjà, trois jours de grève et d’embargo. Bientôt, une autre grève de trois jours pour mettre tout à terre. « L’ennemi n’est-il pas dans la maison pour livrer le pays à l’ennemi de l’extérieur ? », se questionne un autre observateur qui regrette de voir le Mali dans une telle situation.
Pourtant, ce qui doit être retenu par les Syndicalistes est que les dix-huit mois de la transition en cours ne sont pas faits pour résoudre tous les problèmes qui existent déjà ou d’en créer des nouveaux. Son objectif, selon la clause politique, est de remettre le pays sur les rails, restaurer ou rétablir l’ordre constitutionnel et lui donner la légalité et la légitimité. Ce, en procédant à l’organisation des élections libres et transparentes qui vont permettre au Peuple souverain de designer démocratiquement ses Dirigeants. Malheureusement, la manière par laquelle agissent certains acteurs politiques il y a encore un risque d’un nième dérapage. A savoir de fond, l’on est censé de comprendre tout de suite que le Bateau-Mali tangue encore et risque de prendre une nouvelle direction en passe d’être périlleuse pour l’existence de la Nation elle même.

Le mauvais départ occasionne la mauvaise arrivée

Le vent avec lequel les Dirigeants de la Transition sont venus aux affaires, leur enthousiasme était démesuré et ils n’avaient pas les moyens de leur politique. Ils ont oublié que les attentes des Maliens étaient trop grandes alors que les moyens financiers nous manquent. L’autre zone d’ombre est que l’ancien Occupant du palais de Koulouba a certainement miné le terrain pour son futur successeur. Ce qui ne va jamais permettre aux militaires de réussir à mener à bon port la transition confiée à eux Même le futur Président élu démocratiquement sera dans des sérieux problèmes durant son premier mandat. Au lieu de clarifier leur position dès le départ de la transition et faire savoir aux différents Syndicats les objectifs stricts du Gouvernement en place, les nouvelles Autorités de la Transition jouent au népotisme et à l’insatiabilité dans la distribution des postes au plan administratif et politique. Les militaires putschistes, avec le silence coupable du vieux Bah N’Daw, au grand dam des autres Responsables civils membre du Gouvernement de la Transition, sont en train de jouer aux héros et procéder à une démonstration de force sur un terrain politique. Ils veulent occuper tous les postes clés de l’Administration alors qu’au plan militaire et sécuritaire le pays reste toujours occupé. C’est ce qu’Averroès, le Philosophe de l’époque médiévale, avait appelé « l’incohérence de l’incohérence ». D’où, ils sont actuellement entre le marteau des syndicalistes et l’enclume du manque de moyens financiers. Le retour à la case de départ est très fatal pour l’avenir du pays et pour leur propre réputation d’Hommes intègres et droits. C’est à ce prix que la grogne sociale qui a déjà commencé pourra être stoppée et arrêtée. A défaut, les dix-huit mois (18) mois prévus pour la Transition vont être, à cet effet, insuffisants pour sortir le pays de la cette impasse.
B.M