Timide marche de la transition :Que faut-il y comprendre?

Timide marche de la transition :Que faut-il y comprendre?

20 novembre 2020 0 Par Mali Scoop

Depuis mi-septembre 2020, l’on avait vivement espéré un redémarrage en force de l’appareil politico-administratif de l’Etat malien, apportant ainsi aux Maliens de belles garanties de stabilité et de bien-être tant attendus. A présent, il est fort contrôlable au sein de l’opinion publique malienne, que ces espoirs sont malheureusement en train de s’amenuiser. La conduite des affaires de l’Etat, manque de moins en moins de lisibilité tandis que les attentes se font de plus en plus pressantes en divers endroits.
Depuis le 5 juin dernier lorsque l’Imam Mahmoud Dicko, Autorité morale des contestations populaires ayant conduit à la chute de l’ex-Président IBK, la foule immense qui s’était incroyablement mobilisée pour exiger un changement à la tête du Mali, ne rêvait que des lendemains meilleurs. C’est avec une facilité atroce que la foule s’est spontanément dressée, comme un seul Homme, derrière l’Imam Dicko qui avait juré, vaille que vaille, de faire tomber le Régime IBK et laisser entre les mains des Maliens, notamment, la jeunesse, un héritage politique et institutionnel sain.
Après que le vin eût été tiré, il ne resta plus qu’à le boire !
Après le coup d’Etat du 18 août et suite aux ingérences cacophoniques de la Communauté internationale dans les affaires internes du Mali, avec comme chef d’orchestre la très controversée CEDEAO, la mise en place des organes de la Transition qui en a résulté, notamment, les Hommes désignés pour les diriger, n’a manifestement pas fait l’unanimité du côté des Maliens. Les choses n’ont visiblement pas fonctionné comme l’espérait l’opinion publique et cela a immédiatement contribué à accentuer le doute sur la crédibilité opérationnelle de la Transition.
Plusieurs Ministres du Gouvernement, imposés ou désignés par pur favoritisme, n’auraient techniquement dû être nommés en raison de leur manque de compétences avérées pour assumer efficacement les responsabilités à leur attribuées.
Du côté de la Coopération internationale, les nombreux Accords secrets signés avec le Régime défunt et des partenaires extérieurs maffieux bloquent considérablement la marche élégante de la Transition. La révision ou la renégociation des textes et autres contrats, notamment, d’exploitations minières et minéralières entre le Mali et des multinationales étrangères, demande encore plus de temps pour y remettre de l’ordre afin que la part nationale destinée aux caisses de l’Etat soit nettement raisonnable.
Les dossiers de corruption et autres contrats d’achats, frauduleusement élaborés par l’ex-régime, continuent de faire l’objet de réexamens par l’Administration Bah N’Daw en vue d’une meilleure implication des services judiciaires de l’Etat pour que les coupables et autres fossoyeurs incriminés répondent devant les juridictions compétentes. Voici, entre autres, quelques facteurs qui ralentissent encore la marche escomptée de la Transition vers ses objectifs essentiels.
Moulaye DIOP