TENTATIVE DE COUP D’ETAT DEJOUEE AU MALI :La guerre des clans ouverte

TENTATIVE DE COUP D’ETAT DEJOUEE AU MALI :La guerre des clans ouverte

27 mai 2022 0 Par Mali Scoop

L’Union entre les militaires est-elle en train de s’effriter tout doucement ? Car cette histoire de coup d’Etat déjoué vient de mettre au grand jour la désunion entre les colonels putschistes d’hier.

« Un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes, soutenus par un Etat occidental », ont tenté un coup de force dans la nuit du 11 au 12 mai dernier, selon un communiqué rendu public par les autorités de Bamako. En moins donc d’un an, c’est la unième « tentative de déstabilisation » des institutions de la République qui vient d’être déjouée au Mali. La première, on se rappelle, était l’œuvre d’un instituteur, dit-on, qui, le jour même de la Tabaski, avait voulu faire d’Assimi Goïta, un mouton de sacrifice alors que ce dernier était allé prier à la grande mosquée de Bamako.

Arrêté et jeté en prison, l’accusé y rendra l’âme quelques jours plus tard. Cette fois-ci, même si elle n’est pas nommément citée, point n’est besoin d’avoir le troisième œil du sorcier bambara pour savoir que c’est Paris qui est visée lorsque Bamako parle « d’Etat Occidental » qui soutient les officiers et sous- officiers putschistes. Certes, on ne peut pas absoudre la France à bons comptes surtout quand on sait que la position de ses dirigeants évolue toujours en fonction de leurs intérêts. Mais force est de reconnaître que les autorités maliennes ont tendance à jouer à la diversion surtout qu’ils sont critiqués de toute part vue la situation économique aigue du pays en ce moment.

Car, conscientes que le sentiment anti-français fait aujourd’hui recette sur le continent, et comme si elles étaient à la recherche d’un dérivatif face à leur incapacité à ramener la paix au Mali, elles passent le temps à jeter la pierre à la France. Malheureusement, cette dernière aussi semble prêter le flanc puisqu’en plus du mauvais rôle qu’elle a joué en contribuant à défaire des régimes dans certaines de ses anciennes colonies, elle donne toujours l’impression de vouloir tout régenter, oubliant que ce qui était faisable il y a trente ans en arrière, ne l’est plus aujourd’hui.

Cette déclaration, sans être expert en décryptage politique pue, jusqu’à preuve du contraire, ces montages grossiers pour justifier par anticipation des dérives planifiées. Ainsi donc, le colonel de Kati a peur du coup d’Etat ! Ignore-t-il les lois implacables de la nature qui font que le sang appelle le sang et que celui qui tue par l’épée périra par l’épée? L’adage ne dit-il pas également que le boucher a peur du couteau ? Oui, celui-ci connaît mieux que quiconque, l’efficacité de la lame à dépecer, même la viande de l’aigle le plus téméraire du ciel malien.

Le Point