SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEDEAO A ACCRA : ASSIMI, NOUS PAS BOUGER !
25 mars 2022Ce vendredi se tient à Accra le sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la CEDEAO. L’ordre du jour porte sur le Mali, la Guinée, le Burkina Faso. L’occasion est donc propice pour faire des propositions concrètes de sortie de crise et un calendrier consensuel. Mais l’état des relations entre le Mali, la CEDEAO et la France ne donne pas confiance à la partie malienne.
Apres plusieurs rounds de négociations avec le médiateur en chef de la CEDEAOA pour le Mali à Bamako sans compromis. Les chefs d’Etats de la CEDEAO ont finalement décidé de convoquer une réunion extraordinaire ce 25 mars 2022 à Accra au Ghana pour tenter de trouver une solution consensuelle de sortie de crise entre l’instance sous régionale et le Mali. Pour ne pas raser la tête à l’absence de son propriétaire, une invitation spéciale a été adressée au président de la transition du Mali, le Colonel Assimi Goita. Mais visiblement la confiance n’y est pas entre les autorités de la transition et les chefs d’Etat de la CEDEAO. Du coup, le colonel Goïta est entre hésitation et méfiance. Ce n’est donc pas évident qu’il participe à ce sommet. Il y a aussi énormément de beaucoup d’interrogations et de suspicions. D’ailleurs, la question fondamentale que se pose les Maliens en face à cette invitation spéciale est : pourquoi cette conférence à la date du 25 mars ? Date qui devrait en principe consacré la fin de la mission des autorités de la transition avec la prestation de serment du nouveau président élu si l’élection présidentielle avait eu lieu le 27 février 2022 au Mali comme annoncé dans le calendrier fixé par les autorités de la transition dans la charte de la transition adopté après le coup d’Etat du 18 Août 2020. L’aventure semble être ambiguë à l’issue incertaine. Inviter Goita hors du Mali a une date qui attire l’attention de tous les Maliens paraît bizarre pour beaucoup. Les circonstances et les évènements ne sont pas de nature à donner confiance.
Hésitation et méfiance
« Un putschiste ne prendrait pas part à nos rencontres », une phrase qui résonne encore dans l’esprit des autorités de la transition malienne. Si cela doit être l’un des principes de la CEDEAO pour démotiver les putschistes, aujourd’hui inviter un putschiste aussi doit susciter une méfiance. Cette antinomie dans la démarche de la résolution de la crise fait craindre. Donc cette invitation est comme un séisme qui pourrait avoir des dégâts aux yeux des Maliens qui ne veulent pas perdre leur président de la transition en cette période. « Notre Président ne bouge pas…Contentez-vous de la présence du ministre des Affaires étrangères et du PM». Telle fût la réaction immédiate d’un compatriote sur les réseaux sociaux dès l’annonce de l’invitation. « Prenons notre décision et mettons-nous au travail pour commencer les réformes nécessaires, sécuriser notre pays et organisons nos élections », ajoutent des commentateurs.« Pour l’organisation des élections, demander à tous les travailleurs, opérateurs économiques, diasporas, de contribuer pour financer nos élections au nom de notre souveraineté », poursuivent-ils.
La véritable inquiétude se situe au niveau de la date du 25 mars. Elle est supposée être la fin de la transition par les politiciens. La CEDEAO, en invitant le président de la transition à ce sommet, donne l’impression de vouloir remplacer Assimi au palais ce jour-là. La théorie du complot quoi ! Mieux, les évènements bouleversants de l’histoire récente du pays se produisent les vendredis. Donc trop de coïncidences.
Un rejet catégorique
Face à la théorie du complot et à la crainte du drame, le rejet de l’invitation était prévisible. Surtout que maintenant, il existe un collectif pour la Défense des Militaires (CDM). En un mot une aile de communication pour répondre au nom de l’armée. C’est justement ce collectif qui est monté au créneau pour sonner le glas. Il a rejeté catégoriquement l’invitation et donne ses raisons. En premier lieu, ce rejet par le collectif est révélateur. Le CDM pour soutenir cette thèse du rejet affirme qu’un officier du service de renseignement Français qui a dévoilé la volonté des autorités françaises d’éliminer les autorités de la Transition et de détruire les différents postes de commandements militaires du Mali.
De l’intérieur, les ‘’politicards’’ tiennent à leur idée de faire changer la cassette a la date butoir du 25 mars sauf s’ils manquent d’opportunité. Peut-être c’est justement cette opportunité que la France par l’entremise de la CEDEAO veut les offrir.
Le Point