Retrait des membres de l’AES de la CEDEAO : La grande panique !

Retrait des membres de l’AES de la CEDEAO : La grande panique !

19 février 2024 0 Par Mali Scoop

La CEDEAO, depuis les derniers coups d’Etat, a montré ses limites et sa face cachée dans la mesure où son objectif est loin de défendre les idéaux de sa création. Un discrédit qui ne peut aboutir qu’à sa dislocation.

Pour certains observateurs, la CEDEAO ressemble à la Société des Nations, le père de l’ONU, créée au lendemain de la première guerre mondiale afin d’éviter que les Etats européens ne sombrent dans une autre guerre du même type. Mais hélas, son inefficacité et son laxisme n’ont pas pu empêcher un drame que l’humanité n’a jamais connu auparavant. La CEDEAO, dans son fonctionnement et dans sa prise de décisions, montre une ffaiblesse notoire. De là, elle est devenue ou plutôt perçu comme un des maux dont souffre la sous-région. Tous les chefs de cette institution sous régionale ont soit, des antécédents qui laissent à désirer, soit arrivés au pouvoir de façon malsaine ou se maintiennent au pouvoir avec du sang sur les mains. Cette caricature donne à la CEDEAO un visage de monstrueux qui ne défend plus les intérêts des peuples et des communautés mais plutôt de l’ancienne puissance coloniale, la France. D’ailleurs au regard de certaines décisions, tout porte à croire qu’effectivement ses décisions ne sont pas prise pour les chefs d’Etats de l’institution. Ces décisions sont plutôt édictées par la France et elle donne des signes palpables de son implication dans la gestion de la CEDEAO. « Cette honte » a poussé donc les pays qui ont connu les coups d’Etat a se méfier de cette instruction. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase vient de la situation du Niger ou les militaires après maintes humiliations ont décidé d’assumer leurs responsabilités en déposant le président Bazoum. La CEDEAO jure sur tous les toits de faire une correction à la junte si elle ne remet pas en place le président déchu. Elle menace d’intervenir militairement pour déloger les « putschistes » de Niamey. Les militaires nigériens ont été très stratégiques en accourant vers les frères d’armes du Mali et du BF  aux premières de leur coup. Ceux-ci répondent immédiatement à la CEDEAO en promettant une guerre totale si elle attaque le Niger. L’opinion nationale et internationale dans sa grande majorité donnait raison aux deux pays et dénoncent la position mercantile de la CEDEAO à l’égard des peuples des trois pays. Une alliance vient de naitre dans cette condition et a pris forme avec le temps et les réalités. Les trois, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont les mêmes réalités climatiques, géographiques, historiques et sécuritaires. Sur ce dernier, plan les trois sont totalement déstabilisés et leurs armées honnies par l’institution sous-régionale. Ils forment une alliance pour nettoyer les pays dans une synergie d’action et avec une coordination qui ne laisse aucune chance aux terroristes et leurs soutiens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La situation mal aux terroristes à tel point qu’ils ne peuvent plus être plus de deux sans être effacer soit dans les airs soit sur le sol. « Pas de répit pour les ennemis ». De façon stratégique, les trois pays ont introduit des ingrédients essentiels à leur développement avec des axes importants qui couvrent tous les secteurs de la vie professionnelle et économiques. La surprise vient de leur déclaration commune du 25 janvier dans lesquelles ils affirment ensemble se retirer de la CEDEAO. Un coup fatal qui assomme l’institution et risque de le paralyser.

Comparaison a parfois raison

La CEDEAO n’est plus rien après le retrait des trois pays (le Mali, le Burkina Faso et le Niger). La CEDEAO avant le retrait de ces pays avait une superficie de 5.469.000Km². Mais avec ce retrait, elle est d’une superficie de 2.686.762Km². Les trois qui forment l’Alliance des Etats du Sahel ont une superficie de 2.782.238 Km². Conclusion, l’Alliance des Etats du Sahel est plus vaste . Une infériorité territoriale qui donne à réfléchir. En plus, certains observateurs ont  mis l’accent sur d’autres facteurs clés qui donnent l’avantage à l’AES par rapport à la CEDEAO. Le territoire de l’AES a une immense potentialité en ressources minières très vastes et très diversifiées.

Les analystes, après ce retrait n’ont pas hésité à émettre leurs avis. La plupart donnent raison aux trois pays. Dans cette réflexion collective, on se rend compte que les sanctions prises par la CEDEAO contre les trois pays n’étaient pas pour créer le bonheur des populations mais plutôt pour accentuer les souffrances de ces mêmes populations massacrées par les terroristes et les effets néfastes du changement climatique. En plus, la CEDEAO n’avait aucun mandat à prendre des sanctions contre un pays membre. Au contraire elle devait plutôt les appuyer en  cas de besoin et lui permettre de résoudre le plus vite possible le problème. « Elle est devenue répréhensible au lieu d’être compréhensible ».

A cet effet, les trois luttant pour la survie de leurs populations et faisant face au terrorisme ont pris la décision de prendre leurs responsabilités en mains en se retirant de l’institution. Pour d’autres analystes les trois pays ont agi par parallélisme. Le parallélisme se justifie par la finalité de la forme et par un raisonnement par analogie : la forme de l’acte modèle doit être étendue si sa raison d’être se retrouve dans l’acte. En un mot, les trois pays ont appliqué la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent… cette dislocation pousse Oumar Berté, Docteur en droit politique a affirmé que « quelle que soit l’issue de cette crise entre la CEDEAO et ces trois pays membres (Mali, Niger, Burkina Faso), une réforme profonde notamment politique et institutionnelle s’impose à l’organisation. Il faut rééquilibrer les institutions de l’organisation et mettre fin à l’omniprésence et l’omnipotence de la conférence des chefs d’état et de gouvernement dans l’appareil institutionnel. »

La stratégie de diviser pour mieux régner

Comme disait un expert, « le reste du monde regarde et rit » de la lutte entre les africains. Comme pendant la traite négrière et la colonisation, les africains sont utilisés les uns pour affaiblir les autres. La CEDEAO a été utilisé pour affaiblir les pays qui sont confrontés au terrorisme et aux autres aléas de la vie pour les intérêts de l’impérialisme. « Ils ont encore réussi à nous diviser comme ils l’avaient fait lors de la période esclavagiste et la pénétration coloniale. Mais cette fois-ci, nous espérons que la nouvelle dynamique d’union (AES) sera la bonne et non séparable. »

Le Point