Reprise des cours : Pour combien de temps ?

Reprise des cours : Pour combien de temps ?

28 septembre 2020 0 Par Mali Scoop

Avec la situation financière actuelle du pays, il est impossible de respecter des engagements financiers. Le budget national présente déjà un déficit de plus de sept cent milliards de franc CFA et les bailleurs sont absents ou réticents à tout investissement avant l’élection d’un président démocratiquement élu.
Le 14 septembre dernier, les élevés ont repris le chemin de l’école après cinq mois sans s’y rendre. De façon générale, la reprise est « effective ». Mais dans certains endroits du pays, cette reprise a connu des difficultés. D’abord parce que la situation sécuritaire ne le permet pas. Ensuite les enseignants ne sont dans la plupart des cas présents dans leur localité de service et les conditions matérielles et didactiques ne sont pas totalement réunies. Néanmoins, les spécialistes espèrent que la situation va s’améliorer et que tout rentrera dans l’ordre d’ici une semaine.
Dans la forme, la situation a été décantée pour un certain temps. Mais, dans le fond, le problème demeure et ne peut être résolu de cette façon. La décision est très lourde de conséquence le plan financier et la situation financière actuelle ne présage pas le respect de cet engagement. La junte, composée d’amateurs très mal conseillés sur ce sujet, a joué à la prolongation pour donner un faux espoir aux enseignants déjà dans la soif d’avoir gain de cause et l’envie de reprendre le chemin de l’école. Le problème a tout simplement été déplacé dans le temps car les moyens financiers font défauts et aucune assurance extérieure n’a été trouvé pour respecter financièrement cette décision prise par le CNSP. Si le régime IBK a refusé de mettre en œuvre cet article c’est parce qu’il y avait des problèmes à résoudre au préalable. Le régime savait réellement que le pays est largement endetté et les déficits financiers augmentent d’années en années. Pour éviter de donner un élan à la chose et ne pas être en mesure de le respecter, il était dans l’obligation morale de dire la vérité et se tenir sur cette position quel que soit le prix à payer. Ceux qui n’ont pas compris cette vérité jugulaient à l’annonce de la mise en œuvre effective de l’article 39 et affirmaient au même moment que « si Boubou Cissé se gonflait et s’entêtait face à l’article 39, le Colonel Hassimi Goïta et ses Hommes ont fait preuve de sagesse et de Grandeur face à l’article 39 ! L’histoire retiendra le nom des Hommes capables ! ». ils doivent savoir que la situation générale du pays n’est pas favorable au retour des investissements des grands pays donateurs comme le Canada, les USA et d’autres organisations aptes à soutenir financièrement le Mali pour traverser cette période difficile de son histoire.
C’est dire que le futur président de la transition aura véritablement assez de problèmes a géré et risque d’être débordé. Des amateurs ont préparé dès maintenant les conditions de son échec pour des raisons dont on ignore. Sa tâche sera ardue et le problème de l’éducation risque de l’éclabousser lui aussi.
La décision doit prendre effet dans deux mois sous l’égide du président de la transition et des organes de transitions. Sur leur table, il y a mille priorités parmi lesquelles le maintien du fonctionnement de l’appareil d’Etat après ce long temps d’inertie ; paiement des salaires des fonctionnaires pour le reste de l’année ; l’inventaire des problèmes les plus graves ; donner un coup d’accélérateurs a la campagne agricole pour éviter la famine dans les mois à venir ; faire face à la situation d’insécurité quasi difficile sur l’ensemble du territoire ; préparer l’organisation dans les délais prescrits les élections qui tiennent à cœur les hommes politiques qui se sont battus pour le départ de l’ancien président de la république. L’une de ses priorités est aussi la résolution de la question de l’éducation dont les moyens et les stratégies sont difficilement trouvables à cause de la multiplicité et l’augmentation sans cesse des problèmes.
B.M