Réhabilitation de l’Assemblée : Le double jeu de l’URD

Les élus du principal parti d’opposition semblent se désolidariser de leurs collègues. Alors qu’une conférence de presse était dans l’air, il y a quelques jours pour « exiger »le retour du Parlement, ceux qui cohabitent avec Soumaila Cissé ont été aux abonnés absents à la surprise générale.
Au fil des jours, l’Assemblée nationale donne de la voix. La 6ème législature multiplie les sorties afin que Bagadadji reprenne du service. Une situation qui a pris forme à travers l’honorable Marcelin Guenguere , élu contesté du côté de Koro. Afin de ratisser large, il a fédéré autour de l’initiative tous les groupes parlementaires. Le VRD où le principal parti d’opposition URD mène la danse fait partie des signataires qui appellent à une remise en selle de la législature la plus contestée. Seulement, lors du point de presse du lundi 14 Septembre 2020, un abonné absent a fait parler de lui : le Président du groupe VRD. Ni lui, ni les élus de sa tendance n’ont pris part à la rencontre où il est exigé le retour en activité des 147 élus nationaux démis par le fait du Coup d’État. Une absence qui aura provoqué un embarras car l’unité dans l’action a pris un coup. Après recoupements, il semblerait que les députés issus de l’URD et alliés ont décidé de se soumettre à un devoir de réserve.
Vu le contexte et les enjeux de l’heure, il ne faut pas oublier qu’ils sont membres du M5-RFP. Ce même mouvement qui a fait tomber le régime IBK et qui a été opposé à la 6ème législature. Il est donc insensé de voir les parlementaires acquis au Chef de file de l’opposition, réclamer ce qu’ils ont constaté du fait de leur posture au niveau de la team Dicko. Le groupe VRD est donc tenu de supporter à distance et dans l’informel sans s’afficher. En effet, le camp auquel ses députés appartiennent a milité pour la dissolution de l’Assemblée nationale. Une lutte qui finira par avoir gain de cause avec le Président IBK qui perdra dans la foulée son fauteuil présidentiel. Aussi, les députés de l’opposition savent que quiconque les désagréments créés par la Cour Constitutionnelle qui aurait changé les résultats dits provisoires.

On peut donc conclure que l’URD fait un double jeu dans cette délicate question de réhabilitation parlementaire. Se sachant dans une famille favorable à la mise en place d’une constituante et vu l’ampleur que prend la revendication de l’ouverture du parlement, mieux vaut se tenir à carreaux. Surtout que le combat des députés sortants pêche sur une chose : ils exigent que ce soit tous les élus qui jouissent d’une réhabilitation y compris les 31 mal élus. Une fausse note qui risque de ne pas faire prospérer ce début de bras de fer, alors que les députés de la polémique ont refusé de rendre le macaron même sur demande de la CEDEAO.
Il nous revient qu’une autre conférence de presse est prévue dans les jours à venir, à l’Hôtel Salam. Une tribune de plus où l’on sera situé sur ce qui semble ressembler à un désistement des députés du groupe parlementaire VRD.
Idrissa Keïta