Propagation du Coronavirus : Bah N’Daw  dans la panique générale !

Propagation du Coronavirus : Bah N’Daw dans la panique générale !

15 décembre 2020 0 Par Mali Scoop

A cause de la propagation exponentielle des cas positifs du virus Covid-19 au cours de ces deux dernières semaines à travers la ville de Bamako principalement, le Président de la Transition, Bah N’Daw, avait voulu recourir à des mesures impopulaires. Du moins, le 30 novembre 2020, il devait faire une déclaration importante sur les antennes de l’ORTM, son discours était même enregistré par la télévision nationale. Mais, contre toute attente, sa sortie médiatique n’a pas pu avoir lieu ; car, selon certains détracteurs du Régime, c’est parce qu’avant le journal télévisé de 20H de l’ORTM, le discours a fuité pour inonder les réseaux sociaux de la place. En revanche, pour d’autres observateurs avertis, il s’agirait d’éviter d’ouvrir un autre front social alors que celui des Syndicalistes de l’Education et des municipalités n’arrivent pas à être domptées pour des raisons d’ordre financier et budgétaire.

Par le simple fait les populations maliennes n’arrivent pas à observer strictement les mesures barrières recommandées par l’OMS, le nombre de cas positifs du coronavirus va crescendo à Bamako et dans les autres grandes villes de l’Intérieur. Pris de panique, le Gouvernement de la Transition avait failli recourir à des mesures fortes pour rappeler tout le monde à l’ordre et à la discipline. C’est dans cette optique que le Président Bah N’Daw devrait s’adresser à la Nation, à l’issue du journal télévisé de 20H du lundi dernier. Mais, pour des raisons diverses, cette adresse a été remise en cause. Un report sine die qui sera forcement apprécié diversement. Surtout est-il que sa teneur était textuellement à la portée de tous. Mais qu’à cela ne tienne ; car, le mercredi 2 décembre, deux jours après, le Conseil Supérieur de la Défense s’est réuni à nouveau. Une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle il est envisagé de renforcer par tous les moyens possibles les mesures barrières jusque-là en vigueur. Cela, dans tous les lieux de rencontre des masses, tous les services administratifs. Le port du masque est désormais obligatoire au sein des services publics ainsi que les opérations de lavage des mains au savon dans toutes les entrées des services et lieux de culte notamment.
Certes, le confinement des populations ou le recours au couvre-feu ne sont plus à l’ordre du jour afin d’éviter l’ouverture d’un autre front social : mais, il reste entendu que désormais que tout le monde doit bouillir aux vertus des mesures barrières afin d’éviter la propagation du maudit virus.
Toutefois, selon des sources concordantes, ce report du discours du Président de la Transition est motivé par le fait que le Conseil Supérieur de la Défense ne s’était pas réuni pour étudier les risques liés réellement à l’imposition d’un couvre-feu et la fermeture des marchés à partir des 14h30 dans tout le pays. Les Autorités de la Transition ne seraient pas sans savoir dans quelles conditions survivent la majorité écrasante des populations. Surtout dans les centres urbains où c’est le secteur informel qui supporte presque toutes les familles. Aussi, au plan sécuritaire, c’est désolant. Financièrement, rien ne va encore. Partout, ce sont des attaques à main armée, c’est la précarité socioéconomique.
Au plan politique et administratif, il y a trop d’inquiétudes et de motifs de frustrations. Donc, le mieux ne serait pas d’évider une crise dans la crise multidimensionnelle ? Car, trop contraindre les populations, c’est aux risques et périls de la quiétude sociale, de la stabilité des Institutions provisoires de l’Etat et de la Transition elle-même. «Bref, opter pour le confinement à l’occidentale des populations maliennes ou africaines en général face à la propagande du Coronavirus-19 est synonyme de la déclaration de guerre. Puisqu’au fond il serait préférable de mourir de la maladie que de succomber de la faim. Or, sans le marché, l’arrêt d’activités socioéconomique c’est, sans doute, l’étouffement du secteur informel, la mamelle nourricière de la quasi-totalité des familles des citadins de Bamako et de grandes agglomérations de l’Intérieur du pays », lit-on chez une consœur de la place.
H. Diallo