Pont de Parou sur le tronçon Bandiagara-Bankass:Le couloir de la mort !
4 février 2021Comme les camps de concentrations pendant la seconde guerre ou le camp Boiro en Guinée à l’époque de Sékou Touré, depuis plus de deux ans, la route Bandiagara-Bankass était devenue un enfer et une traversée vers la mort certaine pour les usagers.
Les Autorités de la Région de Mopti et des Cercles da Bandiagara, Bankass et Koro savent la gravité de cet endroit depuis plus de deux ans, mais les mesures prises sont inférieures à la hauteur des menaces. Les usagers, les villageois et tous ceux qui empruntent cette voie le savent également, mais, tous sont dans l’impuissance de trouver une solution probante et efficace. Pour circonscrire ce danger, des multiples alertes ont été faites à maintes reprises. Le silence était la réponse donnée à leurs efforts. Donc, aucune réaction concrète de la part des Autorités compétentes. D’après certaines sources bien fondées, des hautes personnalités de la Région et des trois Cercles s’accusent mutuellement. Il faut être en connivence avec les maitres des lieux pour faire prospérer son commerce et ses affaires sans inquiétudes ou craintes. « Les autres qui sont considérés comme ennemis verront leurs Biens détruits et les mouvements limités dans la zone sans que justice ne soit rendue », affirmait une Autorité contactée dans la zone ayant requis l’anonymat.
Le pont de Parou, tellement dangereux qu’il ne s’est pas passé une semaine sans que cette voie ne fasse des morts et des dégâts matériels considérables. Pour preuve, le mardi 26 janvier 2021, entre Bandiagara et Bankass, précisément entre les villages de Songobia et Parou, dans la Commune rurale de Bara-Sara, un véhicule de transports en commun a sauté sur une mine de fabrication artisanale faisant quatre morts, trois blessés graves et des dégâts matériels considérables (les images montrent violence et l’atrocité de l’acte). La mine était placée sur un pont, seul passage possible et sûr pour tous ceux qui partent pour Bankass, Koro et jusqu’à la frontière du Burkina Faso ou reviennent à Bandiagara, Mopti… L’Armée, en particulier les éléments de la Gendarmerie de Bandiagara, était déployée sur les lieux juste pour constater les dégâts. Courant de la journée, des sources informent qu’un ratissage de la zone était en cours. La dernière embuscade contre une patrouille de l’Armée et la Minusma a eu lieu dans la même zone.
Stratégiquement, l’endroit est un centre d’intérêt général multiple. Il donne accès directement à la ville de Bandiagara (40 km), à Somadougou (43km) et à Bankass (2 km). Il est une plaque tournante et est convoitée par les terroristes pour leur mobilité et leurs ravitaillements et les populations pour leurs besoins économiques en particulier l’Agriculture, le petit commerce et l’élevage. Plusieurs grands commerçants et Hommes d’affaires de ces trois cercles ont perdu des milliards soit en marchandises ou en véhicules à cause de ses mêmes poseurs de mines sans oublier le nombre important de personnes qui y ont perdu la vie.
La réplique de Boulkessi et Mondoro
Durant les weekends derniers, les FAMA ont infligé une lourde défaite aux Djihadistes et leurs acolytes à Boulkessi et Mondoro. Lors des combats, une trentaine de terroristes ont été neutralisés. Selon des sources militaires, l’Armée a « énergiquement réagi aux deux attaques complexes et simultanées ». Le bilan fait état de six morts et 18 blessés du côté du FAMA et une trentaine de morts côté terroristes avec une quarantaine de motos et un important lot de matériels militaires saisis. Ce renversement de situation en faveur des FAMAS est perçu comme un affaiblissement des Djihadistes tant au Centre qu’au Nord du pays. Surtout qu’une Délégation importante du Gouvernement de la Transition s’est rendue en début de semaine à Kidal et à Gao. Selon des observateurs, l’incident du pont dans la commune de Bara-Sara est une réplique aux deux défaites de Boulkessi et Mondoro. Selon certaines sources, un convoi de l’Armée devait passer par le pont tôt le matin du mardi 26 janvier, jour de l’incident, avant l’arrivée des usagers habituels ; car, des véhicules militaires étaient perçus en début de soirée dans la ville de Bankass en direction de Bandiagara. Mais la fatalité ne rate pas sa cible, au lieu de l’Armée c’est plutôt des populations civiles qui y étaient les premiers passants et victimes principales.
B.M