Les enseignants et l’application de l’article 39 :Le sabotage continue !
9 décembre 2020« Apres la pluie, c’est le beau temps », affirme une sagesse populaire. Les Enseignants, après des mois et des mois de grèves, ont enfin eu gain de cause dans le bras de fer qui l’a opposé pendant de longs mois au régime déchu et maintenant au gouvernement de transition au sujet de l’application de l’article 39 . L’occasion est toute belle pour se pavaner et rejeter toute proposition qui ne leur agrée pas. C’est dans cette optique qu’ils risquent de franchir un pas dans un pays en crise de non-retour.
Où est l’amour pour la chère patrie au moment où cette dernière en a le plus besoin. C’est ça aussi le Mali, les gens ne pèsent pas la portée éventuelle des actes qu’ils posent. Ainsi, au lieu d’assumer dignement les conséquences de leurs comportements pleins d’incivisme et d’irresponsabilité notoires, ils préfèrent toujours se passer pour la victime innocente que d’être le bourreau à l’origine du crime. Après une longue période de souffrance et d’agitations couteuses pour les Enseignants et d’avenir bafoué pour les enfants, les Dirigeants n’ont pas trouvé autre solution que donner aux Enseignants tout ce qu’ils ont demandé mais sans penser aux éventuelles conséquences budgétaires et ce que cela pourrait soulever comme réactions légitimes au sein des autres catégories socioprofessionnelles.
Dans un esprit de sacrifice et de bonne volonté, le premier acte posé par les militaires, une fois au pouvoir, est de mettre en application l’Article 39 pour répondre aux revendications des syndicats de l’éducation. Un Article qui a pris effet à la fin du mois de novembre avec le versement des retombées pécuniaires dues. Mais les Enseignants, au même moment, se permettent d’inventer d’autres prétextes pour ne pas rejoindre leurs postes respectifs. «Comme la garantie est acquise, peu importe ce que les autres veulent ou pensent de nous », selon un Syndicaliste de l’Enseignement secondaire. Même les Enseignants volontaires avaient été sommés par leurs collègues de fermer les becs et de ne pas déranger leur mouvement. Mais, dans un esprit de donnant-donnant, l’actuel Ministre de l’Education Nationale, Dr D. Konaté, a pris des décisions extrêmement importantes pour faire évoluer les choses dans le bon sens. Il songe à faire des profondes réformes du secteur de l’Education.
Pour mieux approfondir la réflexion et la murir davantage, il convoqua alors une rencontre avec les grands Responsables du secteur, notamment les Directeurs d’Académies d’Enseignement. De leurs discussions, il y a eu des recommandations très encourageantes. Mais il est regrettable de voir que malgré tous ces efforts et les sacrifices consentis par l’Etat pour mettre les Enseignants dans une logique d’amélioration escomptée de leurs conditions actuelles, ceux-ci semblent avoir des idées obscures dans les esprits.
En somme, certains d’entre eux tiennent à saboter les Recommandations faites pour rouvrir les écoles fermées du fait de l’insécurité.
«Après nous, le déluge»
Tel semble être l’idée que se font encore ces Enseignants réfractaires. Selon la donne sur le terrain, les responsables des sections syndicales de l’Education conditionnent leur retour dans les classes à celui de l’Administration dans tout le pays.
Le Mali est devenu un pays d’anarchie où tout le monde à des Droits mais pas question de Devoir. Tant que ces Droits ne sont pas respectés, c’est le danger total et la rue devient le nouveau siège de revendications et c’est merci à toutes sortes d’actes de sabotages et de vandalisme à l’échelle nationale. Face à la réaction des Enseignants, certains parents d’élèves répliquent. Ceux contactés par nos soins affirment sans demi-mesure qu’il n’est pas question que les Enseignants continuent d’hypothéquer l’avenir de leurs enfants de la sorte.
En début d’année, ils ont fait des mois sans enseigner au nom de leur Article 39. Ce qui fait que, durant cinq mois, les enfants n’ont pas été à l’école. Maintenant que leurs doléances ont été prises en compte, il est temps qu’ils respectent aussi leur parole d’honneur ; c’est-à-dire reprendre le chemin des classes. Cela, dans tout le pays là où se trouve l’école et à tout prix.
Selon un parent d’élèves de la Région de Kidal, si de façon flagrante les Enseignants refusent de donner les cours aux enfants, eux, les parents, doivent prendre leurs responsabilités en faisant tout pour assurer l’instruction de leurs progénitures. l’Etat malien, par la voix de son Ministre de l’Education Nationale, peut conduire les Enseignants devant la Cour Pénale Internationale même pour crime contre les enfants du Mali. Le Gouvernement n’a plus besoin d’autres éléments de preuve; car, ce refus des Professeurs de reprendre la craie est plus qu’un acte de sabotage contre l’Education mais un crime contre l’Humanité, contre les innocents Enfants privés injustement de l’éducation.
Pour certains observateurs, le calendrier caché de certains Syndicalistes est de faire échouer la transition par tous les moyens possibles. La simple et seule preuve que ces derniers ont donné est le fait qu’à cause des Enseignants les autres corporations ont créé la paralysie dans le tout le pays. Si la situation continue de la sorte, il y a un risque que le pays soit encore dans une situation chaotique. Donc, aux premiers Responsables de s’assumer.
B.M