Ibrahim Ikassa MAIGA : L’homme qui met le feu à l’URD ?

La crise que traverse l’Union pour la République et la démocratie (URD) depuis le décès de son fondateur, feu Soumaila Cissé, fin 2020, n’en finit pas. Elle a pris un nouveau tournant, il s’agit d’une bataille judiciaire et de légitimité qui oppose les héritiers politiques de Soumaïla Cissé sur fond de contrôle de la machine URD.

Le 16 janvier dernier, suite au Congrès extraordinaire tenu pour élire un nouveau Président. Ce dernier n’est pas reconnu par une partie de la direction nationale du parti, pour laquelle le 1^er Vice-président reste le Président par intérim.

Après la tenue du Congrès extraordinaire qui a conduit Gouagnon Coulibaly, ancien Directeur de campagne de Soumaila Cissé, à la présidence du parti de la poignée de main, le Pr. Salikou Sanogo, 78 ans, affirme toujours continuer à assurer l’intérim à la tête de la formation politique.

La brusque disparition de Soumy Champion a chamboulé tout au sein de sa formation politique : l’Union pour la République et de la Démocratie (URD). Si son absence rabat les cartes du marigot politique, les prétentions qui ont conduit au bras de fer judiciaire au sein du parti sont carrément en train d’émietter l’URD !
Après les exclusions et suspensions massives survenues au lendemain d’assises extraordinaires tenues aux dépens et contre le gré de l’équipe sortante, un nouveau rebondissement vient d’émailler la tragédie qui rythme le parcours du principal parti de l’opposition sous IBK. Plusieurs de ses figures historiques – dont le président fraîchement intronisé, Gouagnon Coulibaly, et la célèbre vice-présidente Mme Coulibaly, sont passés par des tracasseries judiciaires ce week-end.

Alors qu’ils attendaient l’issue d’une requête sur les sanctions que leur ont infligées le camp adverse, Ils ont été plutôt la cible d’une action judiciaire déclenchée par une juridiction qui semblait ne rien à voir avec le dossier.
Désormais, il est question de savoir qui pourra porter le parti à la prochaine présidentielle. Plusieurs cadres militent à l’URD, mais il est compliqué de déterminer un leader à la dimension du fondateur de la formation.

Pire, l’URD, à l’image du RPM, est devenue la risée du giron politique. Car le juge d’instruction du 9è cabinet du Pôle économique et financier de Bamako a placé certains responsables de l’URD aux mêmes griefs dont Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Kalilou Samaké, Aly Bazzi et Mohamed N Bazzi. Ils ont été tous inculpés pour faux et usage de faux dans le cadre du congrès extraordinaire organisé en janvier.
Cette crise au sein de l’URD prend une trajectoire inquiétante, car les cadres de ce parti sont en train de se regarder en chien de faïence. Pire, le ministre de la refondation qui occupe un poste stratégique au sein du gouvernement ne fait qu’envenimer les choses. Pour quel motif nul ne saurait le dire pour le moment.

De qui viendra donc le salut de ce parti qui a tant fait rêver les Maliens. Pour certains acteurs de la scène politique malienne ; ce salut viendrait de l’épouse de feu Soumaila Cissé. Pour la simple raison que tous les deux camps disent se battent pour préserver la mémoire de leur mentor. Si tel est le cas, elle devra donc prendre le devant pour les faire asseoir autour de la table de discussion.

Pour d’autres par contre, l’épouse de Soumaila Cissé serait à la base de cette crise, car s’étant affiché publiquement avec un camp lors de la présentation de vœux à la presse aux journalistes. Donc elle aura raté le coach pour calmer les ardeurs des uns et des autres.

 Le Point