GESTION DE LA TRANSITION : Le M5-RFP lorgne la présidence du CNT
9 novembre 2020Réuni en Assemblée Générale, la semaine dernière, le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui a poussé l’ex-Président IBK à la sortie, a dressé un réquisitoire particulièrement sévère contre les militaires putschistes qu’il a accusés, à tort ou à raison, de monopoliser le pouvoir qu’il leur a pourtant offert sur un plateau d’argent.
Tout en fustigeant les militaires, les responsables de ce mouvement ont gros sur le cœur contre les militaires. Car pour eux, ils les ont roulés dans la farine. Raison pour laquelle, ils remuent ciel et terre pour occuper le perchoir du Conseil National de la Transition (CNT). Car, le M5-rfp n’entend pas se laisser doubler une dernière fois. C’est dans cet esprit, qu’il réclame, en plus de la présidence de ce qui tiendra lieu d’Assemblée Nationale jusqu’à l’organisation des élections pluripartites en 2022, pas moins de trente Représentants pour y défendre les intérêts de tous les segments de la population malienne.
Il appartient donc au Président Bah N’Daw, au Premier Ministre Moctar Ouane et aux Colonels de Kati, de bien négocier, pour ainsi dire, ce dernier virage afin de ne pas accréditer la thèse selon laquelle les événements du 18 août dernier n’étaient ni plus ni moins qu’une Révolution de palais pour couper l’herbe sous les pieds des grognards de l’opposition et pour sauver IBK et les siens d’une éventuelle mort politique et peut-être même physique.
Malheureusement, la lenteur dans la mise en place du CNT a laissé libre court à toutes les supputations, comme celle qui prête à la junte l’intention de bombarder, en temps opportun, le Colonel Malick Diaw à la tête de l’institution. L’hypothèse est d’autant plus crédible qu’il est le seul des cinq colonels qui ont débarqué IBK, à n’avoir pas encore de poste de responsabilités dans le Mali nouveau, et que l’article 15 de la charte de la transition autorise un militaire à occuper le perchoir du CNT.
Le futur duel au sommet entre les partisans d’hier pourrait une fois encore tourner à l’avantage de la junte et dégonfler le M5-RFP comme un ballon de baudruche, surtout que la figure tutélaire de ce dernier, l’imam Mahmoud Dicko, a décidé de quitter la rue pour se consacrer désormais à sa mosquée de Badalabougou.
Paul N’GUESSAN