Fiasco au BAC 2020 : Tous coupables !

Les résultats sont tombés, le week-end dernier, semant un climat glacial dans la capitale : le taux d’admission de 21% est à l’image de la crise scolaire qui aura été utilisée à outrance pour des objectifs politiques.

21,56% est le taux de réussite Baccalauréat malien, Session 2020 contre 25,12 % (en 2019). à l’annonce des résultats, tout le monde parle de fiasco total. Mais, cela ne doit guère être surprenant. Car, au plan académique aussi, l’année 2020 a connu trop de perturbations dues au COVID-19. Mais bien avant la pandémie mondiale, l’école malienne était dans la rue avec des enfants livrés à leur propre sort.
Les Enseignants exigeaient l’application de l’Article 39 qui ne sera concédé que lorsque naîtra le M5-rfp qui deviendra l’entité de toutes les revendications qui ont eu raison du Régime d’IBK. Ils sont même partis jusqu’à utiliser les élèves pour une démonstration de force.

L’irresponsabilité du corps professoral
Néanmoins, l’arrogance de l’ex-Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, et la négligence du Département de tutelle ont été pour beaucoup. Durant toute la période de confinement qui durera plus de 5 mois, aucun soutien ne sera fait à l’endroit de l’Education. Les Gouvernants se sont contentés des fameux cours télévisés qui n’ont finalement servi à rien. Les promoteurs d’écoles privées ont été livrés à eux-mêmes pour les charges de leurs établissements alors que les parents d’élèves n’arrivaient plus à s’acquitter régulièrement les frais de scolarité.
Mais malgré cette période morte, certains établissements comme LES MOTS, sis en Commune II et BIASSON DEMBELE, à Niamakoro, en Commune VI, sont parvenus à avoir des taux d’admission encourageants. Ainsi, pour l’école dite LES MOTS, le taux d’admission au DEF est de 100% et 54% au BAC. Selon le Professeur Founekè Kéïta, il y a eu 57 candidats admis sur les 105 candidats présentés par son école lors des examens du Baccalauréat de cette année.
Au niveau de la Commune VI, malgré le faible taux de réussite au BAC 2020 qui est de 21,6 % au niveau national, à l’école BIASSON on se frotte les mains avec plus de 200 admis(e)s.
Dans les Régions de Ségou et Mopti, malgré la double crise sécuritaire et sanitaire, le taux d’admission global est de 33%. « C’est encourageant », selon le Promoteur Kalifa Dembélé. Pour le DEF, on faisait état d’un taux d’admission de 98% au titre de l’Année scolaire 2019-2020.
Encore, il faudra noter que ces établissements qui sont privés ont réussi à avancer sur les programmes annuels en organisant des cours à domicile quand tout était à l’arrêt. Ce qui veut dire que le résultat national aurait probablement été en deçà des 20%. La grève des Enseignants qui finira par se politiser ouvrira la voie à l’école buissonnière. Si d’une part le monde de la craie a été sacrifié par cette grogne sociale, la responsabilité parentale n’y est pas à écarter aussi. C’est certain, puisqu’au Mali l’encadrement familial fait cruellement défaut. Cela, depuis plusieurs décennies.

La culpabilité des parents aussi
La fermeture des classes à cause du Covid-19 a été synonyme des vacances scolaires. Les enfants n’ont pas été suivis et l’école a très vite été enterrée par les géniteurs qui ont d’autres priorités. C’est même à peine s’ils répondaient aux appels et messages des écoles où étaient inscrits leurs enfants afin de maintenir le cadre d’échanges avec la Direction.
L’équation a, donc, autant d’inconnus mais l’échec général du BAC 2020 a bien des raisons qui ne sont censés surprendre. Il est clair que cela ne peut se résumer qu’en un seul mot : Tous coupables !
Idrissa Keïta