Education nationale : Quelle stratégie pour pallier au déficit accru d’enseignants ?
22 juin 2022Le domaine éducatif est l’un des secteurs publics qui connait plus de problèmes insolvables depuis des temps. La problématique de l’article 39 est toujours d’actualité et voici qu’un autre problème pointe à l’horizon de l’année 2022-2023: le retrait d’une centaine d’enseignants.
Avec les multiples problèmes que connait le domaine de l’éducation au Mali, il y a lieu de s’inquiéter davantage, car bientôt un grand trou sera creusé par un déficit supplémentaire d’enseignants. Pour l’heure, la nouvelle qui donne de l’insomnie aux parents d’élèves est la tenue des examens de fin d’année. Les préparatifs s’accélèrent au niveau des responsables scolaires tant à Bamako que dans plusieurs capitales régionales. Les autorités rassurent que les programmes scolaires sont exécutés à hauteur de souhait. L’année scolaire a pu être stabilisé grâce à plusieurs efforts et de sacrifices des syndicats et du gouvernement actuel. Si les autorités rassurent que les examens se dérouleront correctement, des problèmes énormes les attendent. En effet, Chaque année, des centaines d’enseignants font valoir leur droit à la retraite conformément aux différentes dispositions législatives et règlementaires qui régissent la profession. Mais, pour l’année prochaine, le déficit sera plus énorme. Selon des sources concordantes, en janvier 2023, 571 enseignants iront à la retraite. Ce nombre est reparti comme suit :125 de la catégorie A, 445 de la catégorie B ; B1 et de la catégorie Comme quoi, c’est une véritable sècheresse d’enseignants à laquelle l’on assistera dans les écoles ouvertes , des centaines d’autres étant toujours fermées pour des raisons d’insécurité.
Le département doit pallier à ce problème pour éviter l’irréparable car comme on le dit quand on ferme une école, on ouvre les portes des prisons. En d’autres termes les enfants sans encadrement ni scolarisation sont les futurs maux de la société. Pour pallier à la situation qui se dessine, l’une des solutions pratiques est de lancer le concours d’entrée à la fonction publique des collectivités territoriales avec un quota raisonnable. Cela pour combler le vide que laisseront non seulement les partants à la retraite, mais aussi le déficit qui existe déjà. Une autre solution est de réquisitionner tous les enseignants des zones d’insécurité ou les écoles sont d’ailleurs fermées au lieu de les laisser vadrouiller dans la nature percevant gratuitement leur salaire aux frais du contribuable. Une troisième solution est l’intégration directe des anciens volontaires qui ont accepté de servir le pays à un moment exceptionnel. Une façon de récompenser tout patriote qui accepte le sens du sacrifice et de la dévotion. Au-delà ses propositions, l’on doit s’interroger sur la stratégie adaptée par le département de l’éducation. Même si madame la ministre de l’éducation nationale semble plutôt préoccupée par l’organisation d’un tournoi de football à son honneur. Et cela au moment où elle aurait dû être occupée à la bonne organisation des examens de fin d’année.
Certes, personne ne peut nier tous les efforts du département de l’éducation et ses partenaires techniques et financiers dans la recherche permanente des solutions aux problèmes, mais dans la culture de l’administration malienne, les problèmes ne sont pas résolus par anticipation. Certains diront que la spécialité des responsables éducatifs et scolaires est de laisser les problèmes s’accumuler pour ne pas trouver des solutions. Tous les pays du monde, en particulier de la sous-région, arrivent à contenir et à gérer leurs problèmes éducatifs. Le Mali est l’un des pays au monde où l’on néglige ou ajourne les vrais problèmes de l’éducation.
Le Point