Dissolution du CNSP : Mieux vaut tard que jamais !

Dissolution du CNSP : Mieux vaut tard que jamais !

30 janvier 2021 0 Par Mali Scoop

Grâce aux exigences de la Communauté internationale, la page du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) vient d’être tournée pour de bon. Même si cela a peut-être pris du temps, il faut dire que la CEDEAO a tout de même gagné le pari de la dissolution du CNSP. Mieux vaut tard que jamais comme on le dit. Et out est parti de l’issue de la récente visite de contrôle de l’ancien Président du Nigéria, Godluk Jonathan, médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a fait savoir aux Chefs d’Etat de la Sous-région du refus des Autorités de la transition malienne de supprimer cet organe mis en place par les auteurs du coup de force d’août 2020 contre le Président Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK .

C’est officiel, la Communauté internationale a pu amener le Président de la Transition, Bah N’Daw, à dissoudre officiellement le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) né au camp militaire Soundjata Kéïta de Kati pour mettre terme, à un mardi 18 août 2020, au Régime d’IBK. Manière de couronner de succès le combat entamé par la classe politique malienne, en l’occurrence le M5-rfp d’El hadj Mahmoud Dicko.
Pour la petite histoire, rappelons que lorsqu’ils prenaient le pouvoir, le mardi 18 août 2020, les putschistes sous l’égide du Colonel Assimi Koïta avaient mis en place le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). Mais, lors du lancement de la période de Transition, le 15 septembre 2020. La CEDEAO qui avait à son temps demandé la dissolution de celui-ci est revenu à la charge ces derniers jours pour exiger ouvertement sa dissolution. Exigence que Bah N’Daw et ses lieutenants avaient voulu esquiver. Réalité dénoncé à maintes occasions par la classe politique à travers les déclarations du Président du Comité stratégique du M5-rfp, Dr Choguel Kokalla Maïga du MPR. La décision annonçant officiellement cette dissolution a été rendue publique, le mardi 26 janvier dernier alors que le décret devant consacrer sa dissolution avait été signé depuis le 18 janvier 2020 par le Président de la Transition, Bah N’Daw, et son Premier Ministre, Moctar Ouane. Mais, ni dans les faits et comportements des militaires, ni par Acte politico-juridique, la dissolution du CNSP n’a nullement été suivi d’effets concrets. En fait, n’eut été la mission de contrôle du Médiateur nigérian, G. Jonathan, dans ces derniers jours, et le déplacement de Bah N’Daw à Paris rien n’indiquait que la junte n’avait pas la volonté ferme de préserver à tout prix cet organe.
En tout cas, c’est à cause de cette violation de sa recommandation que la CEDEAO a renouvelé sa recommandation de voir disparaitre du CNSP de l’échiquier politique national. Le comité stratégique du M5-rfp, lors de la dernière visite de contrôle du Médiateur en chef de la CEDEAO, Godluk Jonathan, a dénoncé le maintien de cet organe par le Gouvernement de la transition. A la faveur de leur dernière conférence vidéo, les Chefs d’Etat de la Sous-région ont exigé la dissolution immédiate du comité militaire. Et c’est ce qui fut malgré le prix que la junte accordait à cette instance qui n’était que la leur. Voilà ce qui est à l’origine de cette décision du Président de la transition et de son Chef de Gouvernement. Décision saluée à sa juste valeur par les populations et tous les acteurs politiques de la place.
Vu la réaction mi-figue mi-raisin de la CEDEAO à l’endroit des Autorités de la Transition encours, cette mesure rendant officielle la dissolution du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), paraphé, le 18 janvier 2021 et publiée le 26 janvier a été appréciée diversement par les Maliens. Pour les mauvaises langues il s’agirait aussi d’une stratégie devant permettre d’atténuer la colère de. Pour Paris, il s’agirait, enfin, d’un moyen d’amener les chancelleries ouest-africaines à plus souplesse vis-à-vis du Gouvernement de transition.

Habib DIALLO