CACTUS :  Ils ont tué Soumeylou Boubèye Maïga

CACTUS : Ils ont tué Soumeylou Boubèye Maïga

25 mars 2022 0 Par Mali Scoop

De quoi les autorités de la transition ont peur en laissant mourir l’ex Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga comme un vulgaire bandit. En restant sourde aux nombreux appels à sauver ce dernier ? Autrement dit, que se reproche le gouvernement de transition dans la mort du Tigre qu’il a mis en prison, l’ayant accusé de détournement de l’argent public ?

 

Les militaires auteurs de deux putschs en moins d’une année, s’en veulent-ils parce que « le Tigre » qu’ils ont mis en cage, est décédé lundi dernier, faute d’avoir pu être soigné dans un hôpital étranger qui pouvait prendre en charge la pathologie qui l’a rongé jusqu’à sa fin ?

Ou bien les nouveaux maîtres en tenue de combat auraient peut-être préféré que la mort n’ait pas abrégé les atrocités vécues par leur prisonnier dans sa cellule sans fenêtre qu’il n’a quitté que pour un passage dans une clinique de la capitale, séjour qui le conduira à la tombe ? Pire, le calice, l’ancien Premier ministre le boira jusqu’à la lie, son cadavre ayant fait l’objet de négociations abjectes, entre les autorités de transition et sa famille éplorée.

A n’en point douter, bien qu’ayant passé l’arme à gauche, le grand serviteur de l’Etat continue de susciter de la crainte chez ceux qui ont déstabilisé le pouvoir dont il était l’une des pièces maîtresses. Même si la perfection n’est pas de ce monde des humains dans lequel nul n’est en mesure de faire l’unanimité pour lui, l’ancien Premier ministre a combattu le bon combat avant de tirer sa révérence.

Assimi Goita où est donc ta victoire ? Pourquoi avoir laissé mourir Soumeylou Boubèye Maïga en nous faisant croire qu’il était en détention en vue de jugement ? Quel a donc été le péché commis par notre ancien confrère, devenu un pilier incontournable de l’histoire politique contemporaine du Mali, pour mériter cette persécution inhumaine sans fin, jusqu’à sa…fin ?

Soumeylou Boubèye Maïga était-il un justiciable accusé dans une affaire de détournement de l’argent public ou un condamné à mort qui devait passer par tous les niveaux d’humiliation les plus inimaginables ?

Des questions et encore beaucoup de questions qui ne font que vous faire porter, en plus de vos galons, l’entière responsabilité de la disparition de ce digne fils du Mali dont la valeur n’a pas attendu le nombre des années pour le mettre au service de trois chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pays. Aucun homme n’est éternel mais Soumeylou Boubèye Maïga ne méritait pas ce sort.

Trop c’est trop ! L’acharnement de la part des autorités maliennes est simplement insupportable, non seulement pour les proches et la famille de Soumeylou Boubèye Maïga, mais pour tout être épris de justice et d’humanisme. Cette once de solidarité qui a manqué aux autorités de la transition malienne et aurait pu sauver «le Tigre».

Le Point