TRANSITION : Les populations otages de leurs dirigeants !

TRANSITION : Les populations otages de leurs dirigeants !

22 juin 2022 0 Par Mali Scoop

Pendant qu’au Mali, le pouvoir a érigé la force et la peur en mode de gouvernance, ailleurs les dirigeants, soucieux du bien-être de leurs concitoyens, sont à leur écoute, discutent, échangent avec eux pour parvenir à des accords. C’est le cas notamment au Bénin où Patrice Talon use une approche andragogique pour convaincre.

Face aux défis existentiels auxquels sont confrontés les Béninois, Patrice Talon a décidé de prendre des mesures fortes. Le chef de l’Etat béninois est allé au charbon en présidant personnellement une rencontre avec les partenaires sociaux au cours de laquelle il a été décidé de commun accord, la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 30%.
Au Bénin, le SMIG a longtemps stagné autour de 40.000 FCFA. Dorénavant, il passe à 52.000 FCFA. La mesure devra entrer en vigueur avant la fin de cette année. Cette hausse est assortie d’une obligation faite aux employeurs de souscrire une assurance maladie pour leurs salariés à faibles revenus, à compter du 1er janvier 2023.
« Ceux-là que vous employez, ils vont travailler toute leur vie et ils n’auront pas une pension de retraite. Ce n’est pas normal. Nous devons faire face à tout cela avec courage », a insisté Patrice Talon devant les responsables syndicaux.

Concernant la revalorisation des salaires, deux niveaux d’augmentation ont été définis. Dans un premier temps, il est prévu le relèvement du point d’indice. Puis une augmentation différenciée des salaires et des pensions pour donner plus aux bas salaires qu’aux revenus élevés.

Au Mali, on est toujours au point mort. Malgré la désespérance sociale, la revalorisation du SMIG et des salaires n’est pas à l’ordre du jour. En lieu et place d’une augmentation de salaires, ce sont des tapages sur la refondation de l’Etat qui sont chantés sous tous les toits du pays, comme sans cette refondation le pays n’existera plus.

On parle de réduction de train de vie de l’Etat, mais les dirigeants continuent de s’octroyer tous les avantages liés à leur statut et circule encore dans des grosses cylindrés. La réduction du train de vie de l’Etat ne les concerne pas.

Dans ce même pays, les emplois n’existent pas et les jeunes diplômés, frappés de plein fouet par le chômage, sont contraints de se convertir en conducteurs de taxi-moto pour gagner leur vie. Ceux qui ont la chance de trouver de l’emploi, malgré leurs conditions de travail et de vie peu reluisantes, ne sont pas autorisés à poser des revendications. Autrement, ils sont mis à carreau.

Dés lors, sous cette transition, les Maliens sont ainsi devenus otages de leurs propres dirigeants. Car, quand tu bronches dans le sens contraire de leur vision attends toi à être traité de tous les noms ou à défaut être prêt à aller te défendre devant un juge.

Le Point