SORTIE DE CRISE : Pourquoi le CNSP s’obstine à détenir des personnalités de l’ex régime
28 septembre 2020Depuis le 18 août 2020 plusieurs personnalités civiles et militaires sont illégalement détenues par la junte militaire du Comité National pour le Salut du peuple (CNSP).
Parmi les personnalités arrêtées, figurent l’ancien premier ministre, Dr Boubou Cissé et l’ancien Président de l’Assemblée Nationale Honorable Moussa Timbiné ainsi que plusieurs hauts gardés de l’armée dont le général de brigade, Oumar Daou, aide de camp du président IBK. Ces personnalités sont privées de liberté par le CNSP.
Leurs détentions arbitraires, qui ne repose sur aucun motif judiciaire, constitue un crime, une atteinte à leurs droits fondamentaux. Les militaires doivent se prononcer sur le sort des détenus, pour qu’on avance dans le processus de réconciliation et de sortie de crise. Le désespoir n’est pas malien, dans le dialogue, nous parviendrons à nous surpasser pour nous entendre car, comme disait le président ATT, « le dialogue est l’arme des forts ».
Depuis le 18 août le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) est confronté à l’épineuse question des personnalités détenues après la chute du président Ibrahim Boubacar Kéita et les pressions des chefs d’Etat de la CEDEAO, des organismes de droit de l’Homme et surtout des démocrates demandant simplement la libération de ces derniers, car il faudra éviter la pression internationale. Par ce fait, le CNPS séquestre ?, détient illégalement les détenus et viole l’article 10 de l’Acte fondamental n°001/CNSP du 24 août 2020 qu’il a lui-même rédigé et qui stipule : « Nul ne peut être détenu dans un établissement pénitentiaire que sur mandat délivré par un Magistrat de l’ordre judiciaire».
Par ailleurs, la Constitution du Mali, datant du 25 février 1992, dans son article 10 déclare, «Nul ne peut être détenu pendant une durée supérieure à quarante-huit heures que par décision motivée d’un magistrat de l’ordre judiciaire ».
Fort de tout ce qui précepte, les personnalités détenus arbitrairement doivent être mis dans leur droit, sans délai, dans le respect de la loi fondamentale, des différents textes internationaux ratifiés par la République du Mali et conformément à l’appel des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, issue de leur réunion avec le Comité Nationale pour le Salut du Peuple, qui a eu lieu à Accra le 15 septembre 2020.
Paul N’GUESSAN