LUTTE CONTRE LA CORRUPTION :Pas d’Etat fort, sans de magistrat impartial et intègre !
17 septembre 2021Ayant fait la promesse de combattre la corruption qui empoisonne le Mali, Assimi Goita veut poser les bases d’un Mali nouveau avec une justice impartiale et intègre. Telle est la vision du président de la transition, président du Conseil supérieur de la magistrature. Cette vision a été réitérée lors de la rencontre avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature, le mardi 13 septembre au palais de Koulouba.
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, les magistrats jouissent, comme les autres citoyens, de la liberté d’expression, de croyance, d’association et d’assemblée ; toutefois, dans l’exercice de ces droits, ils doivent toujours se conduire de manière à préserver la dignité de leur charge et l’impartialité et l’indépendance de la magistrature.
Dans tous les pays, les magistrats contribuent grandement à stabiliser la balance des pouvoirs et leur action peut renforcer la confiance du public dans l’intégrité de l’État.
Pour redonner espoir aux Maliens, les juges doivent gagner et conserver la confiance du public dans leur aptitude à rendre la justice au quotidien et au cas par cas.
La rencontre s’est déroulée en présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mahamadou Kassogué, du président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye et de plusieurs autres personnalités. Au-delà de son aspect de prise de contact, cette rencontre a été l’occasion pour le chef de l’État d’aborder avec ses interlocuteurs un certain nombre de problèmes qui se posent à l’appareil judiciaire de notre pays.
Lesquelles tournent essentiellement autour de la sécurité dans les juridictions, du respect des décisions de la justice et de l’institution judiciaire dans son ensemble ainsi que de l’amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats. En effet, de nombreux Maliens attendent impatiemment l’audit de la gestion de l’ancien Régime, à commencer par certaines Institutions de la République qui, 7 ans durant, ont été au centre de plusieurs affaires sulfureuses.
Aussi, pendant les 7 dernières années (sous le régime calamiteux d’IBK) ce ne sont pas les scandales qui ont manqué. De l’achat de l’avion présidentiel à l’acquisition des équipements militaires pour l’Armée malienne en passant par les affaires non moins sulfureuses de « blindés en carton » … Des détournements de fonds public qui ont mis la République dans un gouffre financier sans précédent dans l’Histoire du Mali.
S’agissant du respect des décisions de justice et de son indépendance, le Garde des Sceaux a signalé que les autorités sont résolument engagées pour y parvenir afin que l’appareil judiciaire retrouve ses lettres de noblesse. Comme illustration de cette volonté qui cadre avec l’idéal d’un Mali nouveau, le ministre Kassogué a mis en exergue les efforts consentis par les plus hautes autorités dans les affaires récentes, notamment celle qui a défrayé il y a peu la chronique suite à l’arrestation d’un porteur d’uniforme.
Abondant dans le même sens, le président de la Transition a promis que ces différentes difficultés seront étudiées afin d’y apporter des solutions idoines. Pour Assimi Goïta, le travail des magistrats demande qu’on les sécurise. « Nous allons mettre tous nos efforts, tout ce qui est possible, afin de vous mettre dans les conditions, vous permettant d’accomplir votre mission », a-t-il assuré.
Parlant de la refondation de l’État, le président de la Transition a soutenu qu’il ne pouvait jamais avoir un « État fort » sans une justice forte, qui repose sur la qualité des hommes et des femmes qui l’animent. Sur la même lancée, le colonel Assimi Goïta a indiqué qu’il faut même refonder l’homme malien. Car, selon lui, tout ce qui est corruption passe par l’être humain.
Considérant que les juges se prononcent en dernier ressort sur la vie, les libertés, les droits, les devoirs et les biens des citoyens. La corruption peut anéantir en un instant la confiance durement acquise dans les institutions publiques. Il existe peu de systèmes dans lesquels la confiance du public soit aussi importante que pour la magistrature, car comment peut-il y avoir une justice sans équité, sans impartialité et sans intégrité ?
Paul Yapi N’GUESSAN