Coup d’Etat au Mali : Le chaos à la porte !

Coup d’Etat au Mali : Le chaos à la porte !

14 juin 2021 0 Par Mali Scoop

L’avenir du Mali est entre les braises de l’enfer. Personne ne veut faciliter la survie du Mali en tant que Nation. Les militaires ont les armes pour conquérir le pouvoir politique ; alors qu’ils sont incapables de rétablir l’intégrité territoriale dans le Nord et d’assurer la sécurité des Personnes et des Biens dans le Centre du pays. Mais très efficaces pour créer le trouble dans la capitale.

Les Officiers de l’Armée deviennent de plus en plus une honte pour le pays. Ils croient bien faire les choses dans le bon sens alors qu’ils aggravent la situation du pays sur l’échiquier politique international. Ces Officiers commencent à n’être plus aimés par les populations qui sont fatigués de les voir incapables au front mais aptes à utiliser les armes contre le Peuple et les Dirigeants civils pour s’accaparer du pouvoir ou pour s’y maintenir de force. Or, leur rôle c’est la défense et la sécurité du pays.
Avec la nomination du Gouvernement Moctar Ouane II, le Peuple était heureux ; car, le plus important est que le processus de la transition allait poursuivre son chemin normal et que les élections seront tenues dans les délais prévus pour donner au Mali un Régime légitime et légal. Mais quelques heures après la publication de la liste des membres du Gouvernement (une liste qui contenait les Représentants de beaucoup de partis politiques tels que l’URD, ADP, SADI, PDES, ADEMA, RPM et CODEM), les Colonels rentrent en action et arrêtent le Président de la transition et son Premier ministre. La raison donnée est que ces derniers ont violé la charte de la transition tout en oubliant qu’eux-mêmes ont violé la loi fondamentale qui est la constitution en faisant le coup d’Etat du 18 août 2020. Une action insensée au regard de la situation que traverse le pays et avec les multiples attentes et le chronogramme des actions attendues durant les 18 mois.
Malheureusement, avec leur action inopinée et insensée, c’est toute l’architecture de la transition qui est remise en cause. La Nation est retournée à la case départ pendant que les autres pays comme le Tchad sont en train d’avancer et achever leur processus de transition.

Soixante-douze heures chrono…
Face à la confusion et l’entêtement des militaires, l’ex président de la transition Bah N’Daw était contraint de présenter sa démission au vice-président en présence de la Délégation quelques instants avant l’accès de la Délégation de la CEDEAO. Il a demis également le gouvernement. Assoiffé du pouvoir et têtu, Assimi Goïta garde la présidence, la vice-présidence est supprimée et un PM de pleins pouvoirs doit être choisi dans les jours à venir pour mettre en place un gouvernement de consensus. Cette absurdité est « un pas en avant et cinq pas en arrière ».Le peuple malien est le seul perdant dans cette prise de tenaille. Pendant ce temps, les ressources minières sont en train d’être pillées dans le Nord et le Centre du pays par les mêmes puissances étrangères qui condamnent le coup de force au Mali. D’ailleurs, leur objectif réel est de faire perdurer la crise pour bien et mieux s’en servir de ces ressources inexploitées mais très convoitées.
La CEDEAO a refusé de cautionner le comportement des militaires et promet de prendre des sanctions. Il y a même risque de l’arrivée de contingents de la CEDEAO. S’il est vrai que l’organisation sous-régionale a une grande capacité d’intervention militaire ; certains Maliens affirment qu’ « au lieu d’aller déloger les terroristes, c’est à nos Colonels putschistes que les forces étrangères veulent s’attaquer? Le Mali est atypique…».
Dans la journée de mercredi 26 mai 2021, des discussions âpres étaient menées pour trouver la Libération de Bah N’Daw, de Moctar Ouane et des autres personnalités arrêtées ; faire le choix d’un PM pleins pouvoirs et former un nouveau gouvernement de consensus. Sur ce dernier point, les militaires tiennent à ce que la base du Gouvernement soit le M5-rfp, l’UNTM et le Syndicat des Enseignants. C’est dans l’espoir d’atténuer la crise sur le front social et convaincre la CEDEAO d’accepter Assimi Goïta comme Président de la Transition et ainsi éviter les sanctions. Le coup est parti loin, très loin.
Face à ce déluge de confusion et de déroute, un observateur fait une mise au point:« ce qu’il nous manque c’est le courage de nous battre pour nos idéaux. On préfère croire aux théories du complot chaque fois que Kati prend le pouvoir. En 2012, on a dit ATT a vendu le Nord, on sait où ça nous a mené ». Pour le moment, le Mali est au bord du chaos, véritablement les uns et les autres se rejettent la faute. On préfère utiliser le terme « le Malien » comme si les autres ne le sont pas. La faute est toujours de l’autre ou des autres mais jamais de soi-même.

Châtier le prévaricateur pour outrepasser les limites du maître
Après l´échec de la médiation de la CEDEAO, un sommet extraordinaire des Chefs d´Etat s’est tenu au Ghana à l’issue duquel sommet notre pays est suspendu à toutes les institutions de la CEDEAO et de l’UA ensuite. Des sanctions ciblées et individuelles ne sont pas à exclure contre les putschistes, puis passer à des sanctions plus lourdes contre le Mali, Le
Conseil de Sécurité des Nations Unies a condamné également le coup d’Etat. Pas des sanctions économiques contre notre pays, du moins pour le moment. Mais les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné l’arrestation du Président de transition de la République, du Premier ministre et d’autres Responsables par des éléments des forces de défense et de sécurité au Mali le 24 mai 2021.Ils ont appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus et ont exhorté les éléments des forces de défense et de sécurité à regagner leurs casernes sans délai. Ils ont affirmé qu’imposer un changement de direction de transition par la force, y compris par des démissions forcées, était inacceptable. Ils ont noté avec préoccupation le risque d’impact négatif de ces développements sur les efforts en cours pour lutter contre le terrorisme, mettre en œuvre l’Accord sur la paix et la réconciliation nationale au Mali et pour stabiliser le Centre du Mali.
Le châtiment est atténuant mais donne sujet a réflexion ; car, dans le concert des Nations, le Mali risque de rester longtemps absent. Avec tout ce qui se passe aujourd’hui dans notre capitale et dans les Régions du Nord et du Centre du pays, l’on est en droit de conclure que le Mali va mal dans son âme et sa chaire. D’où le chaos à nos portes ….
B.M