Putsch militaire contre IBK : La triste fin d’un régime !
12 septembre 2020Jamais, un sujet humain n’aura suffisamment d’aptitude pour mesurer l’amertume du regret que les Maliens ont jusqu’ici éprouvé en élisant Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du pays en 2013. Jamais, nul ne saurait évaluer l’intensité de la douleur qui inondait les Maliens sous le règne d’IBK, un Président que presque personne ne voudrait plus voir à la tête de l’Etat. L’inexcusable arrogance et l’intolérable mépris ouvertement exprimés par le pouvoir, ont fini par faire de lui, le régime le plus détesté du Mali démocratique.
La gestion familiale, patrimoniale et autocratique du pouvoir ; le goût démesuré aux choses mondaines ;la gestion oligarchique et budgétivore des dépenses publiques avec un train de vie surréaliste de l’Etat ; la gestion catastrophique de l’armée avec des morts en vrac ; des déplacements futiles et empreints de jouissance hors du pays ; la déconnection quasi-totale et systématique du pouvoir des réalités du peuple malien ; l’érection de la corruption et le népotisme en mode de gouvernance ; l’institutionnalisation de la fraude et la délinquance financière ;l’assujettissement de la Justice aux caprices du pouvoir et les violations délibérées des dispositions constitutionnelles pour garantir un meilleur confort au régime, sont autant de dérives qui ont périclité le régime IBK dans sa chute.
Jamais, une victoire sociale ou politique n’a été obtenue à l’issue de luttes syndicales ou politiques que suite à un bras-de-fer féroce avec le régime IBK, lequel voudrait toujours avoir le « dernier mot » au mépris du bien-être populaire. Le « massacre » des droits des enseignants, les cheminots, les médecins, les magistrats, les personnes handicapées et les travailleurs de l’Huicoma de Koulikoro, sont notamment les cas sociaux ayant le plus marqué les consciences sous le règne d’IBK. Aucun de ces travailleurs, n’a encore eu pleinement satisfaction malgré des engagements formels pris par les gouvernements successifs. Aucune de ces corporations syndicales n’était en bons termes avec le pouvoir quand on sait, de surcroît, qu’elles font partie des plus influentes corporations de toute la sphère sociale malienne.
L’ex-Président, Ibrahim Boubacar Kéita, de par ses innombrables maladresses et actes de mépris, aussi bien que son incompétence atroce, avait vite fini par se faire horriblement détester par l’écrasante majorité du peuple. Le régime plébiscité d’IBK, juste deux années après son élection, s’était aisément métamorphosé en une grosse déception pour ensuite finir en un cruel cauchemar pour le peuple malien.IBK et son régime n’en pouvaient donc mériter mieux !
Moulaye DIOP