Mardi, 18 Août 2020 :  Une date qui restera gravée dans la mémoire collective !

Mardi, 18 Août 2020 :  Une date qui restera gravée dans la mémoire collective !

12 septembre 2020 0 Par Mali Scoop

La date du Mardi, 18 Août 2020 restera, à n’en point douter, gravée dans la mémoire collective malienne et sera inscrite dans les annales de l’histoire du monde. Cette date sera désormais enregistrée, au Mali, comme l’un des putschs militaires les plus élégants au monde où les frères d’armes ont manifestement conjugué le même langage pour éviter le pire au pays. La Communauté Internationale est restée ébahie face à l’extraordinaire élégance d’un coup de force qu’elle s’apprêtait pourtant à condamner avec la dernière rigueur.

Un putsch est, par essence, un acte imprescriptible allant en violation flagrante de toute constitution démocratique. Par conséquent, il est condamnable sans réserve, car, pourrait vite ouvrir la voie aux pires formes d’instabilité institutionnelle et politico-sociale dans le pays. Mais, celui du Mali, perpétré le 18 aout 2020, n’a pas rencontré de forte résistance ou radicale réprobation de la part de plusieurs organisations internationales qui y ont reconnu une claire élégance, étant donné que le Président de la République a été amené à acter sa propre démission de toutes ses fonctions officielles aussi bien que la dissolution de l’Assemblée Nationale.

Cela, en effet, place le Mali en dehors de toute violation constitutionnelle malgré que le changement de régime se soit opéré par voie de putsch militaire, ce qui laisse les textes officiels intacts et balise le chemin à la continuité de l’Etat sans autre forme d’entrave à la bonne marche des affaires publiques. Les populations maliennes, de leur côté, se sont vues immensément soulagées par ce dénouement auquel peu d’entre elles s’attendaient. Le régime IBK a donc été balayé sans incident conformément à l’aspiration générale pour, ensuite, ouvrir la voie à une transition civile chargée de la gestion des processus courants et l’organisation des élections.

Le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, disons-le, aura été l’un des régimes politiques et institutionnels les plus décriés dans notre vie de nation. Son magistère est celui qui aura enregistré le plus de frustrations populaires et de crises sécuritaires dans la gestion du Mali indépendant et moderne. Il fallait nécessairement trouver un antidote pour abréger la souffrance des Maliens et l’ultime salut vint soudainement des forces armées nationales.

En conséquence, l’euphorie massivement témoignée dans les rues de Bamako et à l’intérieur du pays et lesquels événements ont été largement médiatisés par les chaînes étrangères, prouvent à suffisance que le coup de force du mardi, 18 Août, 2020, était ‘’légitimement’’ attendu par la majeure partie des Maliens qui n’ont point caché leur bonheur, ce qui, en temps normal, devrait freiner les ardeurs de la communauté internationale contre toutes éventuelles sanctions.

Moulaye DIOP / Le Point Hebdo