43e Session du Comité de Suivi de l’Accord à Kidal. Pour quel enjeu ?

43e Session du Comité de Suivi de l’Accord à Kidal. Pour quel enjeu ?

17 février 2021 0 Par Mali Scoop

C’est un signal fort dans les deux sens : soit pour aller vers une paix inclusive, définitive et durable, ou, par contre, c’est un autre jeu de dupe ; c’est-à-dire, une manière pour la CMA de montrer aux yeux du monde qu’elle est la seule qui compte sur le terrain dans le cadre du processus de mise en œuvre de l’Accord en cours. Une chose est certaine, même dans l’art de séduction, il y a souvent des faux pas avec des conséquences.
La CMA continue de multiplier ses ruses et ses fourberies afin d’éviter que la réalité ne fasse surface. « Le temps est le meilleur arbitre », dit une sagesse populaire. Après la signature de l’Accord, toutes les accusations sont jetées sur le dos du Pouvoir central de Bamako. A chaque occasion, le Gouvernement est indexé comme seule partie qui viole l’Accord de paix pour la réconciliation nationale au Mali. Or, l’Etat malien fait même l’impossible pour démontrer son innocence ou sa bonne foi, mais rien ne déculpabilise. Mais après une rétrospective des observateurs, rien n’indique clairement que la CMA avait fait un pas aussi décisif vers la paix. Chaque fois ce sont les différents Gouvernements qui font la courbette pour trouver un compromis à coup des centaines de millions de franc CFA. Seulement, cette fois, les temps ne sont pas les mêmes et les acteurs diffèrent selon leurs personnalités et leurs approches. Les militaires aux affaires semblent des acteurs d’une autre galaxie.

Chercher une échappatoire aux mailles des filets des militaires

Deux semaines après la publication d’un communiqué provocateur et qui viole en même temps les clauses de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, la CMA est dans une démarche de rapprochement et de séduction. Pour montrer sa légitimité et son poids, le Gouvernement a dénoncé la création d’une zone de défense dans le Gourma par la CMA. Dans un communiqué publié par le Ministère des Affaires Etrangères, les Autorités maliennes affirment que cette décision viole les engagements du processus de paix.
Assimi Goïta connait bien la Région de Kidal et la majorité des acteurs qui manipulent dangereusement les populations locales et l’opinion nationale et internationale. Le vieux Bah N’Daw n’en demeure pas moins aussi. A cet effet, les Responsables érigés en marchands d’illusions le font à leurs risques et périls. Après plusieurs actes dangereux déjoués par les Responsables de la transition et après la visite de trois jours du Président de la Transition, le jeu n’est visiblement plus en faveur de la CMA et ses différents bras cachés. Plusieurs tentatives de déstabilisation ont été déjouées en un temps record. Les Responsables de la CMA le sachant bien tentent chercher des échappatoires pour se blanchir les pattes et montrer qu’ils ne sont pas responsables de ce qui se passe actuellement dans la zone. Ils veulent même apporter des preuves de leur bonne foi. Pour courber la cime, depuis la dernière Session du Comité de Suivi de l’Accord, il était prévu que la prochaine session se tienne à Kidal. Ce qui est confirmé en début de semaine par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Ce qui n’est pas du tout du goût d’autres mouvements signataires du présent Accord d’Alger qui, de leurs côtés, dénoncent une stratégie machiavélique. La Plateforme s’interroge sur l’utilité de la délocalisation de cette rencontre à Kidal. Mais comment expliquez les actes de sabotage du drapeau du Mali et les actes de célébration de la prise de Kidal par les éléments du MNLA en 2012 ?
Si cette délocalisation de la session du Comité de Suivi de l’Accord est une première pour la CMA de démontrer que c’est elle qui détermine le jeu et s’impose au Mali, comme bon lui semble, c’est une véritable action qui ne va pas sans conséquences. Une chose est sure, c’est que cette délocalisation nécessite un coup financier très conséquent et l’argent va servir non pas pour la paix mais pour le renforcement stratégique, économique et militaire de la CMA.
B.M