AN 60 DES FAMA : Que de défis majeurs à relever !

Cette année, l’anniversaire consacré à l’An 60 des Forces armées maliennes (FAMA), déroulé, le mercredi 20 janvier 2021, n’a pas enregistré d’assez de manifestations folkloriques et d’imposants défilés militaires. Cela, vu le fait que le pays n’est toujours pas sorti de la profonde crise qu’il traverse depuis 2012 au plan sécuritaire notamment. A l’instant, dans les Régions du Centre et du Nord, et les populations civiles, et les militaires maliens, africains et étrangers, tout le monde est victime des attaques terroristes et des agressions des autres séparatistes. Raison pour laquelle qu’à Kati, il n’y a pas eu, cette année, de parades militaires. Mais, ce fut juste une cérémonie très symbolique reposant sur un dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument du soldat inconnu avec une remise officielle d’un chèque de plus de 2,2 Milliards de francs CFA aux familles des militaires tombés sur le front puis une pause de la première pierre d’un Hôpital militaire d’importantes capacités d’accueil à Banankoroni.

Cela fait maintenant soixante ans que l’Armée malienne a remplacé les forces coloniales sur le territoire malien. Ce fut sous le Régime du Président Modibo Kéïta. Circonstances obligent, cet anniversaire, célébré dans une sobriété totale, a été placé sous le signe de l’engagement patriotique de tous les Maliens autour des FAMA et d’un appel pressant à la solidarité agissante et au sens élevé du patriotisme. A la veille, il y a eu, comme d’habitude, l’adresse du Président de la Transition, Bah N’Daw, au vaillant Peuple malien en général et aux FAMA en particulier pour plus de sens élevé de patriotisme et de bravoure face aux défis du moment.
En effet, le Président de la Transition, Bah N’Daw, a lancé un appel pressant aux FAMA et au Peuple malien tout entier. Dans son adresse à la Nation sur les antennes de l’ORTM, il a placé l’événement de cette année dans un contexte tout à fait particulier.
Le Président de la transition, a annoncé que pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis 2012 tout sera mis en œuvre d’ici au 25 septembre 2020, date de sa prise de fonctions à la tête de la période transitoire en cours. Dans son message, Bah N’Daw a renouvelé l’engagement de son Gouvernement pour la paix, la sécurité, la modernisation et la professionnalisation des forces armées et de sécurité nationales. Il a mis un accent particulier sur la reconnaissance des plus hautes Autorités nationales et du Peuple malien à la présence effective des troupes étrangères en général et de celles françaises de Barkhane sur le sol malien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Pour immortaliser les sacrifices consentis par les vaillants soldats, le Président Bah N’Daw a procédé à un dépôt d’herbes de fleurs au pied du monument du soldat inconnu. Question de rendre hommage aux martyrs et à tous les soldats maliens et étrangers tombés sur le front pour la paix et la Démocratie sur le front interne et externe.
Vu les réalités sur le terrain, cette année, l’événement a été fêté dans une sobriété totale mais pleine de signification.
Au camp Soundjata Kéïta de Kati, c’est juste quelques Officiers Supérieurs, Sous officiers et Hommes de rang qui se sont réunis autour d’une Délégation des Autorités des différentes Institutions de la Transition en place. Après la revue symbolique des troupes en compagnie du Chef d’Etat major Général, le Président de la transition a salué la bravoure et l’engagement des soldats maliens et étrangers sur le front, dans les Régions du Nord et du Centre du pays.
Pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de nos forces armées et de sécurité, le Chef de l’Etat précisera que tous les moyens nécessaires seront mis en œuvre. Il s’est félicité aussi des dispositions prises par les Autorités compétentes sous la Transition en cours. Selon Bah N’Daw, les mesures envisagées portent sur neuf (9) points essentiels.
Concernant la loi de programmation militaire, le Président Bah N’Daw explique que la phase 2 est en cours pour préserver les acquis. Selon lui, sous la Transition, l’Armée malienne, majoritairement rajeunie, sera dotée d’équipements modernes et réarmée moralement à travers le renforcement des capacités techniques et l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses troupes. Il sollicitera au nom de son Gouvernement l’appui renouvelé et constant des partenaires du Mali pour restaurer l’intégrité du territoire national. Principalement les troupes françaises de Barkhane.
Toutefois, il est à retenir que beaucoup reste à faire. Sur tous les plans, la situation reste inchangée et le phénomène de corruption, de détournement des Biens et Budgets des vaillants soldats sous les balles des terroristes persiste dans tous les rouages de l’Etat et de l’Armée..
Pour les reproches faites par les organismes des Droits de l’Homme contre les FAMA surtout dans les Régions du Centre, il est à souligner que la situation reste préoccupante à bien d’égards. Surtout est-il que les vrais exploits attendus d’une Armée à l’ennemi, dépendent en bonne partie de la collaboration sincère et stratégique de celle-ci avec les populations locales. De ce fait, il est impératif de savoir coopérer avec les populations civiles sur le terrain. D’où l’appel du Président de la Transition au respect strict des Droits humains par nos soldats sur le front. Dans cette optique, le Gouvernement de la Transition doit travailler beaucoup plus pour la restauration de la confiance et à la réconciliation entre les populations locales et les Agents des forces armées et de sécurité sur le terrain.

«Défense, sécurité, Droits de l’Homme et reforme des forces armées et de sécurité » ont été les maitres mots de Bah N’Daw dans son adresse la Nation.

Ensuite, à l’occasion de cet anniversaire, le Président de la Transition a remis officiellement un chèque de 2,261 Milliards de francs CFA aux Représentants des 91 familles des militaires tombés sur le front dans les Régions du Nord et du Centre du pays.
Les Autorités compétentes ont effectué la pause de la première pierre d’un grand projet de construction d’un Hôpital militaire moderne à Banankoroni, à 15 kilomètres de Senou. «C’est un joyau architectural de 5+R sur une superficie de 15 hectares avec une piste d’atterrissage pour accueillir les militaires blessés, d’une capacité de 270 lits et un forage d’eau potable. C’est sous l’égide du Vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Koïta, accompagné du Premier Ministre, Mouctar Ouane et de l’Ambassadeur de la Russie M. IGOR. Le délai d’exécution des travaux de construction de cet Hôpital militaire moderne qui sera ouvert aussi aux Populations civiles s’étend sur une durée de deux ans », selon une source officielle.
Parmi les défis majeurs à relever au cours de cette transition, on peut noter, entre autres : «les besoins en formation, équipement et amélioration des conditions de vie et de travail du soldat et de l’Agent de sécurité malien qui se posent avec acuité à l’échelle nationale».
En plus, il faut calmer ces incitateurs à des hostilités à l’encontre des troupes françaises, car, ces soldats français meurent eux aussi sur le sol malien pour apporter appui au Mali face aux terroristes dans les Régions du Nord et du Centre. Cela est aussi un défi majeur à relever. Que ceux qui manifestaient, le 20 janvier dernier, dans les rues de Bamako, sachent que n’eut été la présence de ces troupes étrangères les terroristes allaient semer le bordèle dans notre capitale .Et pour preuve, dans la Région de Mopti où Barkhane n’opère pas, c’est Amadou Kouffa et ses Hommes qui règnent en maître absolu.
H.D