Cliniques privées au Mali : Du grand n’importe quoi !
29 octobre 2024Les conditions d’exercice dans des cliniques privées au Mali mettent en lumière un manque flagrant de contrôle et de suivi de la part du Ministère de la Santé et des Ordres professionnels de la santé. Dans se laisser-aller, chacun fait comme il veut, le plus important c’est de se faire de l’argent. La vie humaine ne vaut plus rien.
Dans le District de Bamako, un rapport a révélé qu’au moins 98 établissements de santé privés opèrent illégalement, sans licence d’exploitation valide. 53 cliniques autorisées sont à inspecter. Mais après inspection, 85% ne respectent pas les réglementations en vigueur. Selon le même rapport, les infractions constatées sont nombreuses et variées : transferts d’établissements sans autorisation ; pratique de soins non autorisés ; personnel médical sans agrément ; manque d’équipements et de matériel essentiels. Cette situation est due à l’absence de mesures efficaces contre l’exercice illégal des professions médicales favorisant la prolifération d’établissements clandestins, compromettant gravement la santé et la sécurité des citoyens. Selon un citoyen, « face à ces révélations, des actions urgentes s’imposent pour régulariser le secteur, renforcer les contrôles et garantir des soins de qualité à la population de Bamako ». La santé publique est mise en péril par ces pratiques illégales et dangereuses qui ont cours dans ces cliniques.
Mais en réalité, selon les praticiens du domaine, tous ces problèmes suscités sont à l’origine de la gestion sanitaire par nos autorités. Ils avancent trois raisons. La première, pour la licence, les critères d’élaboration des documents sont des obstacles car leur création relevé d’un article de 1991 non réviser vu la réalité sur les marchés d’emplois. « Tu déposes ta demande de licence parfois tu peux faire plus 2 à 5 ans sans l’avoir et parfois le document se perd dans le circuit », renchérit un autre praticien du domaine. La deuxième, pour l’agrément, certains peuvent faire des mois ou années sans en avoir. La troisième raison, le respect des réglementations en vigueur « tu ne peux pas interdire à un médecin généraliste ou spécialiste de ne pas faire l’accouchement ou une intervention chirurgicale dans son cabinet médical ou clinique médical étant donné que les sages-femmes font les consultations et accouchement dans leurs cabinets », entre autres. A cet effet, les multiplications des structures privées au Mali sont dues aux non recrutement des médecins. Formés des médecins et les laisser dans la nature, c’est comme former des mercenaires et les laisser à leurs propres sorts.
Techniquement, tous les sortants de la faculté de médecine ne sont pas employés et ne peuvent pas être toujours à la charge de leurs parents. Pour x ; « personnellement je ne peux pas faire toutes ces années d’études avec toutes ces connaissances et être toujours sous la charge de mes parents. Sois, j’ouvre un cabinet ou une clinique médicale avec le peu de moyens que j’ai, sois je serais un médecin ambulant de village en village ou famille en famille avec un infirmier et les médicaments ».
Par ailleurs, l’état aussi est responsable en partie en n’engageant pas suffisamment de moyens humains et matériels dans ce domaine. Ce qui a comme conséquences : des hôpitaux insalubres pas ou peu équipés et un personnel mal formé.
Le Point