RETRAIT DE LA CEDEAO : Le M5-RFP et YELEMA s’insurgent !

Dans un communiqué conjoint, le dimanche 4 février 2024, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5RFP-Mali Kura) et le parti YELEMA « Le Changement » ont exprimé leur profond désaccord avec deux décisions majeures prises par les autorités de la Transition au Mali, celles mettant fin à l’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger, et du retrait de la CEDEAO.

En effet, en l’espace de seulement quatre jours, soit les 25 et 28 janvier 2024, les autorités de la Transition ont annoncé deux décisions d’importance capitale pour le pays sans aucune consultation préalable des forces vives de la nation.

La première décision concerne la résiliation immédiate de l’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger, ainsi que l’initiation d’un dialogue direct entre les différentes factions maliennes. La seconde décision concerne le retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le M5RFP-Mali Kura et le parti YELEMA « Le Changement » ont pris acte de la décision de mettre fin à l’Accord pour la Paix, mais expriment leur regret quant au moment choisi pour cette résiliation. Ils estiment que la position actuelle du Mali aurait pu faciliter la mise en œuvre des aspirations légitimes du peuple malien, qui réclame depuis 2019 une révision de cet accord pour un règlement politique durable du conflit. Les deux partis rappellent également leur appel constant à l’ouverture d’un dialogue direct entre les acteurs maliens, y compris les groupes armés, dans le but de parvenir à une paix inclusive.

En ce qui concerne le retrait du Mali de la CEDEAO, le M5RFP-Mali Kura et le parti YELEMA « Le Changement » expriment leur surprise et leur désaccord. Ils estiment que cette décision ne fera qu’aggraver la crise multidimensionnelle que traverse actuellement le pays, mettant en péril les intérêts des citoyens maliens déjà durement éprouvés.

En conclusion, le M5RFP-Mali Kura et le parti YELEMA « Le Changement » appellent les autorités de la Transition à reconsidérer leur décision de retirer le Mali de la CEDEAO. Ils les exhortent à se concentrer sur l’identification des lacunes de l’organisation régionale et à proposer des solutions appropriées.

Sur ce retrait des pays de l’Alliance du Sahel de la CEDEAO. L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a exprimé sa désapprobation par rapport à la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Le président de l’URD Gouagnon Coulibaly, de son côté estime que cette décision est une réponse légitime aux aspirations et aux besoins réels de nos peuples.  Tout en félicitant et encourageant les autorités du Mali, du Burkina et du Niger pour cette décision hautement patriotique pour l’indépendance, la stabilité et le développement des pays de l’AES.

Quant à Mamadou Ismaila Konaté, ancien ministre de la Justice, cette décision plonge le pays dans une période de confusion.

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso estiment que la CEDEAO ne répond plus aux aspirations de leurs peuples. « Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », souligne le communiqué conjoint en date du 28 janvier dernier.

Le Point