Mali: La dynamique de sécurisation et la balise du terrain pour les élections
30 janvier 20232023, une véritable année de défis multiples tant pour le Mali, les Maliens que pour les autorités de la transition.
Lors de la présentation des vœux du nouvel an du PM, il a fait le point de la situation générale du pays durant l’année écoulée. Entre le marteau des pays voisins et l’enclume de la Communauté Internationale, le Mali a survécu au naufrage diplomatique, politique, économique, militaire et institutionnel. Mieux, il s’est même fait une place de choix sur la scène internationale au même titre que les puissances militaires. L’on se souvient lors de la présentation des vœux pour l’année 2022, le PM Choguel K. Maiga avait prédit que l’année sera particulière porteuse de « défis au plan politique, sécuritaire, économique, social et humanitaire pour le Mali ».Une prémonition qui se traduit dès le 09 janvier 2022 par la décision de sanctions contre le Mali. Le pays a été frappé de plein fouet par « l’embargo illégal, injuste et inhumain de la CEDCEAO et de l’UEMOA », auquel le peuple malien, a répondu par « la grande et historique mobilisation » du 14 janvier. Mais après des mois de bras de fer où tous les experts du monde avaient prédit la fin du régime des Colonels, les sanctions ont été levées. « Elles faisaient plus de mal aux autres pays des deux organisations que le Mali, contre qui, elles ont été prises », disait un observateur international. Le naufrage souhaité n’a pas eu lieu. « A malheur quelque est bon » nous enseigne un adage populaire. Mieux, le peuple malien s’en est sorti très mature de cette épreuve. Désormais, les Maliens savent sur quel pays ils peuvent compter pour l’intégration sous régionale et régionale, car disait un adage, « c’est dans le malheur qu’on connait ses vrais amis ». Un autre adage dit ceci : « le malheur ne vient jamais seul et que toute situation a ses avantages et inconvénients ».
Entre temps, le Mali a saisi deux occasions pour mieux faire entendre sa voix et pour, également se faire respecter et craint tant en Afrique que sur la scène internationale. La première occasion est celle de l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés et emprisonnés pour « tentative de déstabilisation… ». L’affaire a connu un dénouement heureux en janvier 2023.La seconde occasion est la dernière session ordinaire de l’Assemblée Générale des NU a New York ou devant un parterre de chefs d’Etats et de gouvernement, le Premier Ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maiga, a tapé plus fort que jamais. Dans son discours a la tribune, il a replacé chacun des antagonistes cachés ou connus contre le Mali tout en leur disant ce que le peuple malien pense. De là, le monde entier a compris la prise de conscience du peuple, la bravoure des Colonels et la synergie qui existe entre le peuple et ses dirigeants actuels. Désormais, les Maliens voire les africains sont capables de dire haut et fort ce qu’ils pensent et veulent sans complaisance ni crainte. Le Mali a ouvert des voies non connues aux autres pays africains et pays pauvres du monde entier. Ce qui se révèle comme un véritable changement de paradigme dans l’équilibre du monde. Dans ce nouveau tournant de relations et de coopération, même les partenaires techniques et financiers ont eu leur dose de vérités et sont désormais contraints de se rallier aux chemins tracés par les autorités maliennes.
La dynamique de la sécurisation et la balise du terrain pour les élections
Cette année, les précédents défis restent et d’autres se sont ajoutés. En effet, le vrai tournant de la transition commence en cette année 2023 car en plus du referendum, il y a d’autres élections qui sont prévues et qui doivent être tenues, car la stabilité du pays en dépend. Certes, le premier défi à relever est celui de la sécurité/ stabilité du pays. Dans cette dynamique, d’ores et déjà, les Forces Armées Maliennes (FAMAs)continuent leur montée en puissance, facilitée par « la vision du président de la transition en termes de politique d’équipement, de recrutement, de formation, de renforcement des capacités opérationnelles et de partenariat stratégique ».Selon les responsables militaires, aujourd’hui, les FAMAs ont les capacités « de réponses aux exigences d’une armée professionnelle, aguerrie, républicaine, formée à répondre à la menace asymétrique dans le respect des droits humains ». Ce nouvel élan de l’armée donne de l’espoir au peuple malien pour la paix et la quiétude dans le pays tant au Nord qu’ au Sud en passant par le Centre qui depuis 2018 était devenu l’épicentre de la crise du pays. Face cette amélioration de la situation sécuritaire, certains observateurs affirment que toutes les élections prévues pourront se tenir dans les délais prévus sur la grande majorité du territoire malien. Reste à attendre le moment opportun pour avoir la certitude de leurs affirmations. Au moins trois élections sont prévues : le referendum, les élections des conseillers des Collectivités territoriales et les élections des députés. Pour les politologues, ces trois échéances sont les poumons de la décentralisation, de la régionalisation et le baptême de feu de la gouvernance au niveau national, régional, local et communal.
Selon des informations crédibles, les autorités de la transition tiennent effectivement à la tenue de ces élections. Surtout que les hommes politiques tiennent au respect du chronogramme de ces élections. Encore faut-il rappeler que « le scrutin du référendum aura lieu au mois de mars 2023, la convocation du collège en février 2023, l’examen et l’adoption en mai 2023. Pour les élections des conseillers des Collectivités territoriales, la convocation est prévue en mars 2023, la campagne électorale en juin 2023 et le déroulement du scrutin au même mois de juin ».En outre, le gouvernement propose le mois de juillet 2023, pour les élections des députés dont la campagne électorale se déroulera en octobre 2023 et le scrutin du premier tour au même mois d’octobre tandis que le second tour est fixé pour le mois de novembre et la campagne électorale du second tour en novembre. Pour l’élection du Président de la République, le collège est convoqué en octobre 2023, la campagne électorale du 1er tour et du second tour est fixée en février 2024.
2023, année d’épreuves et de preuves
Dans sa présentation de vœux du nouvel an, le PM est resté optimiste malgré les rudes épreuves qui attendent les autorités de la transition. En plus, ces autorités doivent démontrer la preuve de leurs compétences et capacités à relever les multiples défis auxquels le pays fait face. Dans cet optimisme pour le PM, en 2023, va se poursuivre la sécurisation du territoire national, l’organisation des élections générales et l’amélioration continue des conditions de vie des populations.
Leur stratégie est de s’appuyer sur une démarche d’inclusion et d’unité de toutes les composantes de la société, quelles que soient leurs origines politiques, sociales, professionnelles, culturelles et cultuelles, afin d’atteindre les objectifs de 2023 et de rendre irréversible le processus de changement pour asseoir définitivement le Mali Kura. Le chronomètre est déjà activé pour les autorités de la transition. Elles ne disposent plus de temps pour souffler ni se reposer. Les Maliens après leur grande mobilisation le 14 janvier 2022 observent leurs dirigeants et attendent de voir si les promesses prises seront tenues.
Le Point