Le MALI, 60 ANS APRES : Quand le malien regrette le Soudan!
30 septembre 202022 septembre 1960, 22 septembre 2020, le Mali célèbre les 60 ans de son indépendance. Soixante dans la vie d’une nation est objet à débat et réflexion. Que peuvent retenir les Maliens des 60 ans de l’accession de leur pays à la souveraineté nationale. Vue la situation actuelle du pays, certains Maliens sont encore nostalgiques du Soudan français.
La commémoration du 22 septembre dans ce contexte où le pays semble être à la croisée des chemins, évoquer cette période à travers surtout le regard d’acteurs est d’intérêt. Bien que certains aient requis l’anonymat, de par leur position actuelle ou accointance avec certains milieux, ils n’ont pas pour autant été réservés dans leur regard rétrospectif et comparatif. D’ores et déjà, on peut retenir entre autres, que cette date anniversaire avait pour ambition d’amener le pays à se prendre en charge et vivre ainsi dignement. 60 ans après avoir ‘’arraché’’ son indépendance, le Mali reçoit de l’extérieur, des sacs de riz pour se nourrir et même vendre à ses propres populations pour financer son référentiel de développement. Tout ne manque pourtant pas à ce pays, se convainquent des Maliens, pour qui le premier président de la République, Modibo Kéita, l’a démontré en seulement huit ans. Sans doute qu’il faut donc retrouver la « façon de faire » !
Aujourd’hui les valeurs d’intégrité, d’ardeur au travail, de respect de l’engagement et de la défense de l’honneur sont bafoués. Les Maliens n’ont pas réussi, à travers leurs dirigeants, à s’approprier ce qui est à eux. On n’en parle même plus, parce que les gens ont peur d’être responsables.
Des Maliens sont convaincs que les grandes Nations ont été bâties avec le sang des meilleurs de leurs fils.
« Le 22 septembre, on n’en parle même plus, parce que les gens ont peur d’être responsables. Donc, on ne peut pas leur parler de ça. Parler de cette date, c’est parler de la prise d’une responsabilité, d’une prise de conscience, d’un engagement à tous les niveaux. Les gens se méfient du 22 septembre parce qu’on leur demande d’être responsables.
Aujourd’hui, les gens théorisent, ce n’est pas cela qui peut résoudre nos problèmes, nous avons des réalités. Aujourd’hui, on se bat pour tenir des élections, prétextant respecter la Constitution. Or, la même Constitution consacre l’intégrité du territoire national, mais cette dernière obligation ne semble pas nous déranger », s’alarme certains Maliens.
La responsabilité nationale est éminemment importante, elle est tellement noble qu’elle ne doit pas être bradée et tout le monde ne peut l’assumer. Aujourd’hui, on a donné l’impression que le mérite consiste uniquement à se faire élire président », mâte cet observateur et témoin de la période Modibo Kéita, visiblement révolté.
Assi de Diapé