RESPECT DU DELAI DE LA TRANSITION : Le doute plane !

RESPECT DU DELAI DE LA TRANSITION : Le doute plane !

16 août 2021 0 Par Mali Scoop

Un regroupement de partis politiques exige des autorités de la Transition, le respect des échéances électorales et la publication d’un chronogramme détaillé des tâches devant conduire aux élections. Elle l’a fait savoir à travers une déclaration rendue publique fin juillet dernier.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confiance ne semble pas la chose la mieux partagée au Mali où la classe politique semble nourrir des appréhensions au point de vouloir mettre la pression sur les autorités de la Transition.

Dans leur déclaration l’on pouvait lire ceci : « Nous affirmons, sans ambigüité, notre attachement au respect scrupuleux de la période de la transition et donc de la date retenue pour les prochaines élections générales, présidentielle et législatives, à savoir le 27 février 2022. Nous demandons aux autorités de la transition de confirmer leur engagement à respecter ces échéances ».

Au contraire, tout porte à croire que les militaires de Kati sont dans une logique de prolongation de la transition, si l’on se fie, sans pouvoir dire si elles ont été suscitées ou pas, aux voix qui commencent à s’élever de toutes parts pour en demander une prorogation des délais.

Et si ce n’est pas un coup de semonce, c’est un combat avant-gardiste qui a tout son sens. D’autant que jusque-là, les autorités de la Transition ne donnent pas une bonne lisibilité de leur action dans le sens de la fin prochaine de leur mission : pas de calendrier d’enrôlement, pas de révision des listes électorales qui donnent généralement le ton de l’organisation des scrutins à venir.

De quoi se demander si tout cela n’est pas finalement de la diversion pour faire traîner la transition en longueur, dans l’intérêt bien entendu des tenants actuels du pouvoir. C’est dire si l’Opposition malienne semble lire dans le jeu de Assimi Goïta et ses camarades qu’elle voit venir.

Le fait est que s’ils ne sont pas animés de sincérité, l’on peut s’attendre à les voir ruser pour essayer de gagner du temps. Sachant qu’étant au pouvoir, ils ont, avec eux, la force, en plus d’avoir la situation en main. Mais ils peuvent aussi surprendre agréablement les Maliens voire au-delà, en mettant un point d’honneur à respecter leur engagement en tenant les délais de la transition.

Une chose est sure, si les autorités de la transition ne posent pas de sitôt le problème sur la table des négociations. C’est le Mali qui risque d’être sous les sanctions de la communauté internationale, surtout de la CEDEAO. Il sera donc judicieux pour les autorités actuelles de la transition d’engager la réflexion si oui ou non nous pouvons respecter le délai de la transition, avec toutes les panoplies de réformes en cours. Il n’est jamais trop tard pour dialoguer et expliquer aux partenaires techniques du pays, les réalités du terrain. Ce qui nous permettra d’éviter le chaos au pays.

Paul Yapi N’GUESSAN