TENTATIVE DE COUP D’ETAT EN GUINEE-BISSAU : La CEDEAO au four et au moulin

TENTATIVE DE COUP D’ETAT EN GUINEE-BISSAU : La CEDEAO au four et au moulin

7 février 2022 0 Par Mali Scoop

L’Afrique de l’Ouest renoue avec les vieux démons. C’est le moins que l’on puisse dire. Après les coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, c’est au tour de la Guinée-Bissau de faire parler d’elle et de façon bruyante.

Et à ce rythme, l’on se demande où va le continent. En effet, de fortes détonations ont été entendues, le 1er février 2022, dans le centre-ville de Banjul, provoquant une psychose généralisée. Selon un communiqué de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il s’agit bel et bien d’une tentative de coup d’Etat qui intervient, faut-il le rappeler, au lendemain d’un remaniement ministériel contesté par le parti du Premier ministre Nuno Gomes Nabiam qui a vu plusieurs de ses cadres exclus.
Surtout que les rapports entre le président de la République, Umaru Sissoco Embalo et l’Exécutif, n’étaient plus au beau fixe depuis l’affaire de l’avion Airbus A340 en provenance de la Gambie, qui avait atterri en octobre dernier avec l’autorisation de la présidence dans des conditions toujours très floues. Le chef du gouvernement, très remonté, avait, dans un premier temps, déclaré que l’avion avait à son bord un chargement suspect, avant de se raviser plus tard devant les parlementaires qu’il a tenté vainement de rassurer. Si au Mali comme au Burkina Faso, les militaires ont pris prétexte sur la crise sécuritaire pour justifier leur coup de force, il en va autrement pour la Guinée Conakry et la Guinée-Bissau.

Cela dit, on se demande bien si à l’allure où vont les choses, la CEDEAO ne finira pas par mourir de sa belle mort. Car, si elle croyait que les lourdes sanctions prises contre le Mali étaient suffisantes pour dissuader les éventuels putschistes dans la sous-région, eh bien, elle n’a encore que ses yeux pour pleurer. Car, si ces sanctions étaient dissuasives, il n’y aurait pas eu de coup d’Etat au Burkina Faso encore moins de tentative de putsch en Guinée-Bissau. Si elle veut donc exister, la CEDEAO doit cesser de se comporter comme un syndicat de chefs d’Etat pour se poser comme un outil communautaire au service des peuples, en sachant toujours anticiper.

Le Point