Rentrée scolaire : Fournitures, écolage, chemin de croix des parents !

Rentrée scolaire : Fournitures, écolage, chemin de croix des parents !

6 septembre 2022 0 Par Mali Scoop

Carburant, gaz, produits de première nécessitée, matériaux de construction…les Maliens n’ont pas encore fini avec les impacts de la vie chère dont le plus prononcé est la flambée tous azimuts des prix des biens de consommation et services. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines, avec la rentrée des classes prévue finalement le 03 octobre 2022 au lieu du 16 septembre 2022 initialement annoncée par les autorités

 

Le chemin de croix se poursuit pour les Maliens, trimballés depuis plusieurs mois, voire années par la vie chère et l’inflation tous azimuts. Denrées alimentaires, produits de première nécessité et de grande consommation, produits pétroliers, céréales, aucun secteur n’est épargné. Comme justification, il est avancé le prétexte des impacts économiques de la crise sanitaire à coronavirus et la guerre en Ukraine. La rareté du pétrole et la flambée du coût sur le marché international ont entrainé dans tous les pays la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe.

Cela a entrainé des impacts en chaine. Au Mali, le pouvoir en place en a rajouté à la souffrance des populations avec plusieurs mesures antisociales qui ont eu pour effet de corser davantage la vie : réduction de la subvention accordée au gaz et augmentation des prix, renchérissement des prix des matériaux de construction. La série noire est loin d’être finie.

La rentrée scolaire, c’est le 16 septembre prochain. Mais elle ne s’annonce pas de tout repos pour les parents à cause de l’envolée des prix des fournitures. Les cris ne sont pas encore audibles car ce sont seulement quelques poignées de parents d’élèves qui s’en rendent compte pour l’instant. Les prix des fournitures scolaires ne sont rien de comparable à ceux de l’année passée. La flambée est de l’ordre de 50 % au moins. Un tour dans les marchés permet de s’en rendre compte.

Le paquet de cahiers de 100 pages, qui se vendait l’année passée à 3000 F, parfois même à 2500 F, coûte aujourd’hui au moins 5000 F voire 6000 F. Le carton de rames de papier qui tournaient autour de 8 500 F CFA et 10 500 F CFA maximum l’année passée, se vend à 14 500 FCFA aujourd’hui et pourrait bien atteindre 15 000 F avant la rentrée. Effet de corrélation, les sociétés de photocopie ont augmenté les tarifs de leur service, allant de 25 F à 50 F la page. C’est une évidence que les prix des livres et autres articles scolaires aussi flamberaient.

La situation devrait être plus dramatique à l’approche de la rentrée même. Comme pour ne rien arranger, il nous revient que certains établissements scolaires privés augmentent déjà les frais d’écolage.Dans un contexte de vie chère généralisée et où les salaires sont statiques depuis des lustres, le SMIG insignifiant, les revenus dégringolent, c’est dire que la rentrée scolaire s’annonce très dure pour le commun des parents.

Spéculation

Sur le marché, les vendeurs d’articles scolaires se réfugient derrière le prétexte de hausse des prix de livraison par les grossistes pour justifier cette flambée vertigineuse et exponentielle aux consommateurs finaux.

Les commerçants n’ont peut-être pas totalement tort. Mais cette envolée des prix est due surtout à la spéculation. En effet, au nom de la recherche effrénée du profit, les revendeurs font la loi et fixent des prix fantaisistes. Hausse des prix, impôts, taxes, transports, ils ne manquent surtout pas d’argument pour motiver ces augmentations des prix sans limite. Les commerçants, eux, ne seront jamais perdants dans cette affaire. Ce sont les pauvres parents d’élèves qui vont supporter toutes ces hausses.

En l’absence du regard et de contrôle de l’Etat, c’est du pain béni pour les commerçants qui n’ont aucune pitié pour les pauvres consommateurs éreintés par la vie chère. Pour certains produits, il est parfois annoncé par le ministère du Commerce des soi-disant contrôles. Mais cela relève plus des effets d’annonce. C’est d’ailleurs la spéculation qui est à l’origine de la flambée de tous les produits sur le marché. Les acteurs procèdent quotidiennement à des augmentations fantaisistes. Et ce sont les populations qui en pâtissent.

Dans ce contexte de vie chère, le secteur des fournitures scolaires mériterait une subvention du gouvernement pour aider les populations et parents pauvres à s’en sortir. L’on pourrait par exemple fixer des prix standard et vendre des fournitures aux parents à moindres coûts, sur présentation de la liste…Mais l’on est au Mali, le pays où les gouvernants n’ont cure des problèmes de la plèbe. On préfère, à l’approche de la rentrée, actionner les ONG, associations et autres structures pour soi-disant effectuer quelques dons de fournitures aux élèves et crier victoire.

Le Point